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« La guerre des mémoires est le signe d'une historiographie non pluraliste »
Mohamed Harbi au CCF de Constantine
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2008

Tout le monde sait que l'histoire est à la fois l'enfer et le paradis des Algériens. L'enfer parce que chaque Algérien porte sur son dos une nation à lui et le paradis parce que ça permet d'espérer en un avenir autre. »
Ainsi Mohamed Harbi inaugurait-il sa conférence intitulée « Mémoires oubliées, mémoires imposées, mémoires manipulées », tenue mardi au CCF de Constantine. Ça faisait de longues années que l'historien n'était pas venu dans la capitale de l'Est, d'où une influence inégalée mardi au CCF. Les vérités assénées par l'historien, à contre-courant de l'histoire officielle, intéressent un public composé essentiellement d'universitaires, qui buvait les phrases du conférencier comme on boit son petit lait. Sa conférence démarrait sur le rapport établi entre la mémoire et l'histoire. La première n'étant pas plus qu'une partie de la seconde, selon lui, alors que l'histoire est une science humaine, impersonnelle et dépassionnée qui a recours à la vérification. Dans le langage courant, les termes de mémoire et d'histoire sont en général confondus et sont interchangeables, avance le conférencier. Pourtant, la mémoire est de l'ordre du souvenir, du témoignage et du vécu et présuppose l'oubli, car elle est sélective. Les exemples ne manquent pas chez cet illustre acteur de la révolution. Les premiers attentats de novembre 1954 à Skikda sont l'œuvre des messalistes ; les premiers fonds parvenus en Kabylie et remis à Krim Belkacem ont été fournis par les messalistes de France, révèle Harbi face à un parterre toute ouie. Ce genre de faits et bien d'autres ont été occultés par ceux qui ont écrit l'histoire plus tard.
Occulter, c'est supprimer certaines sources ou en privilégier d'autres, faire disparaître des personnalités et gommer leurs itinéraires, éliminer certains épisodes qui dérangent. C'est une écriture qui emploie exclusivement la mémoire à son service dans le seul objectif d'affirmer la légitimité et la politique des gouvernants par l'exclusion des autres et au détriment de l'histoire réelle. « La guerre des mémoires est le signe d'une historiographie non pluraliste », a-t-il avancé. Le conférencier a axé aussi son intervention sur la formation de l'identité algérienne en se demandant si la définition qu'on a donnée de l'identité algérienne n'est pas à l'origine d'une impasse historique sur la question culturelle et la question des langues ? « Les nouvelles formulations portées par les intellectuels n'ont pas trouvé leur chemin chez les populations, alors que tout militait en faveur de la cristallisation d'un ‘‘communalisme'' et surtout un racisme », estime-t-il. Et au lieu d'une démarche intellectuelle et pluraliste, le contexte colonial et l'absence de traditions d'écriture et d'intellectualisation ont favorisé la primauté de la définition donnée par les ulémas, en plus la première à être formulée et à mobiliser les populations. « Les ulémas ont combiné un récit historique et un récit religieux. Leur récit historique était une véritable contre-histoire qui s'est faite à partir de la mythologie. » Cela dit, explique-t-il, il faut bien souligner que leur volonté visait moins à retracer l'histoire qu'un projet de libération intellectuelle des élites pour contrecarrer l'attitude des auteurs coloniaux qui manipulaient les colonisés pour établir une domination en démasquant l'arabophone, la berbérophobie et l'islamophobie dans les fondements de la colonisation. Les effets pervers de cette histoire manipulée, fondée sur la mémoire et la passion se font sentir aujourd'hui d'une manière très grave. Car le refoulé revient à la surface, dès lors que l'urgence provoque la résurgence du fait occulté. Après 1988, le contexte dans lequel a été pensée notre histoire va remonter en surface et toutes les querelles d'avant 1954 vont ressurgir et se croiser avec des problèmes nouveaux, d'où la confusion aujourd'hui dans le débat algérien. « Le concept de nation est un concept récent et encore inachevé, ajoutera Harbi en conclusion, et l'on a intérêt à le comprendre si l'on veut vraiment maîtriser les problèmes qui se posent aujourd'hui à l'Algérie ».


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