Où sont ces voix qui ont désavoué ou maudit ceux qui ont arrêté, fait juger et mis en prison les incendiaires du bar « Tam-Tam » et mis à genoux son propriétaire ? On reconnaît bien là que ce n'était ni le « nif », ni la religion qui étaient défendu. C'est un citoyen de l'ex-Trois Marabouts, furieux et peiné qui est venu nous voir pour dénoncer l'intolérable. Détrompé sur la nécessité de devoir payer quoi que ce soit et invité à s'exprimer, il expliqua que le cimetière de son agglomération sont souillés par des dépôts d'ordures et que des tombes en étaient couvertes. Déplacement sur les lieux : toute âme sensible a de quoi être choquée. L'absence de respect des morts est évident, voire également des vivants qui n'habitent pas loin de là. En effet, entre les amoncellements de détritus et les tombes, il n'y a qu'un mur. Le carré des martyrs est logé à la même enseigne. L'image des tombes joliment fleuries par des géraniums et l'immonde voisinage est saisissante. Des tombes joliment fleuries Les sacs plastiques et tout ce qui peut voleter s'en vient par-dessus le mur déparer les sépultures et les travées. Des jeunes s'occupent à récolter le plastique ainsi que tout ce qui est recyclable par l'industrie. Ils vaquent ici où là sur les amas de déchets nouvellement déversés. Questionnés sur la promiscuité du cimetière avec les ordures, l'un d'eux explique que, « de toute façon, tous les samedis, le bulldozer vient repousser dans le ravin toutes les ordures ». Un vieil homme, qui lui aussi s'activait à récolter ce qui pourrait être vendable, témoigne qu'auparavant les camions de la commune jetaient directement les immondices dans le ravin, hors de la vue de tous.