La consonance étymologique de Daby Touré veut dire « éléphant d'or ». Il a de qui tenir : Touré Kunda, Ali Farka Touré... Donc, c'est un artiste qui ne trompe pas, au contraire, exprimant un grande générosité scénique et artistique. Celle d'un griot urbain rencontrant un public du même continent, jeudi soir, à la salle Ibn Zeydoun d'Alger, sous les auspices du Centre culturel français. Donc, Daby Touré n'était pas dépaysé. Il a été adopté par une assistance, bien que timorée au début du concert mais qui entrera en « transe » avec lui après, et ce de par des mélodies, ballades et autres compositions électro-acoustiques, afro, folk, ska et pop-rock. Un compromis entre Touré Kunda, Police et Bob Marley, à titre de schéma orchestral. Daby Touré ! Une voix haute perchée, caressante et émouvante. Celle des tripes ! De la soul (pas les rappeurs) quoi ! A l'instar des formations pop américaines et anglo-saxonnes des années 1960 et 1970, Daby Touré, guitare et chant, s'est produit en trois pièces avec Jeremy Coke (ayant un groupe de jazz électro de luxe, qui se produira bientôt en Chine), à la basse et Thierry Moutoulatchimy, à la batterie. Un trio infernal. Bref, Daby était très bien en... Touré ! Une preuve par trois ayant conquis le public à travers une playlist regroupant les albums Diam et Stereo Spirit. Aussi, Daby fera bouger et s'époumoner son bon public avec We Don't Need (no more troubles, nous ne voulons plus de problèmes), un hommage à Samoury Toubé (un combattant africain de la liberté), Mi Wawa sans Souad Massi (une chanson adaptée en duo avec Daby Touré sur l'album Mesk Ellil de Souad Massi) ou encore une déclaration et une déclamation de sa flamme pour l'Algérie, littéralement en arabe : Mon pays, c'est l'Algérie, pays hospitalier et généreux... ainsi qu'une chanson dédiée aux enfants du monde. Du ska syncopé, du steady rock jamaïcain ou encore de l'afro-beat oral et choral ayant transporté l'assistance. Daby Touré n'est pas du tout un artiste futile mais plutôt utile. Il soutient le candidat afro-américain à la Maison-Blanche, Barak Obama, en affichant sa préférence en arborant un tee-shirt à son effigie et de surcroît il est à l'écoute de ses semblables, les humains. « Vous l'avez compris. On veut dormir, sortir, évoluer et grandir normalement. J'ai écrit et composé un titre pour les enfants en s'adressant à eux. Une chanson inspirée de mes voyages en Mauritanie, Sénégal et dans les pays asiatiques. J'ai découvert que les enfants étaient dans la rue, livrés à eux-mêmes. Il faut les prendre en charge, les protéger, les éduquer... Les enfants sont l'avenir d'un pays... » Demain, Daby Touré se produira en Guyanne et aux Sables d'Olonne (Vendée, France). C'est sûr, Daby Touré aura été une voix de tête de pont universel !