La cérémonie d'ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville de Tamanrasset avec la diva malienne Oumou Sangaré. Haut lieu touristique, la ville de Tamanrasset accueille du 15 au 20 février la première édition du Festival international des arts de l'Ahaggar, qui se déroulera à Tamanrasset et à Abalessa. Les festivaliers et les gens de la ville sont conviés à assister à cinq jours de musique non-stop. Au programme: reconstitution d'un campement à Abalessa, concert avec la belle chanteuse malienne Oumou Sangaré et scène ouverte aux Ishumers, des Touareg, surnommées «les rockers oubliés du désert», à Tamanrasset. Au menu également, deux jours de conférences autour des savoirs et savoir-faire, de la littérature orale et des arts de l'Ahaggar sans compter des soirées qaâdate et hadra transes, avec des sons du Sahara, ainsi que des projections, work shop, artisanat, soirées contes et concours. Un excellent programme, riche et diversifié, en perspective, qui ne manquera pas de ravir les festivaliers et de redonner à cette ville son aura enchanteresse et lui confirmer son statut hautement touristique en lui confiant ce cachet, pourvu qu'elle soit réellement prise en charge par les autorités au lieu de la laisser à l'abandon et l'évoquer juste à des occasions sporadiques dans l'année. Notons que la cérémonie d'ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville d'une capacité de 10.000 personnes ou plus. En effet, à 20h, le public est convié à un concert événement en ouverture du Festival international des arts, qui sera emmené par la grande star internationale venue tout droit du Mali: Oumou Sangaré qui est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région. Elle écrit et compose ses chansons qui s'appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment la place de la femme et des humbles dans la société. Se produira aussi Mesbahi, un artiste de Djanet qui nous fera voyager grâce aux sons du désert. Mesbahi fait partie de ces artistes qui dans la lignée du regretté Athmane Bali, ont réussi à introduire le luth dans la musique traditionnelle des Touareg. Le lendemain, la place du 1er-Novembre accueillira le bluesman malien, fidèle accompagnateur du regretté Ali Farka Touré durant de nombreuses années, Samba Touré. Il est né en 1968 dans la région de Tombouctou (Mali), à 15 km de Niafunké. Son père étant décédé quelques jours avant sa naissance, c'est sa mère qui l'élève seul avec son frère Ibrahima Bouri Séré, dans un environnement familial très marqué par la musique. Sa mère fut, en effet, l'une des premières femmes à chanter avec le très jeune Ali Farka Touré, lors de la Biennale du Festival du Mali... Samba Touré a débuté sa carrière au sein du groupe Farafina Lolo, groupe multi-ethnique à la musique très variée. Samba accompagne alors son maître spirituel Ali Farka Touré, en tournée, de la France aux USA. C'est après cette expérience que Samba Touré se lance dans une carrière solo avec son groupe «Fondo». Le succès ne se fit pas attendre et Samba tourne intensivement au Mali et dans la sous-région. Il enregistre son 1er album solo accompagné des meilleurs instrumentistes maliens dont Zoumana Téréta au violon traditionnel (le maître du sokou, accompagnateur des divas comme Oumou Sangaré et Djeneba Seck). Le concert qui suivra est celui du groupe nigérien Sôgha. Le mot Sôgha signifie étymologiquement «Le beau» en langue vernaculaire zarmasonrhaï du Niger. Ici, la dénomination attribuée au groupe est due à la beauté de son art, à la preuve de son dynamisme, à son esprit de créativité et la parfaite symbiose dans laquelle travaillent les artistes. Sôgha, c'est aussi les beaux arrangements musicaux et la formidable tenue vestimentaire qui accroche le regard. Le groupe Sôgha est constitué de neuf talentueux musiciens dont cinq instrumentistes, tous des hommes, trois chanteuses et une choriste-danseuse. La prédominance d'instruments traditionnels dans le groupe et l'alliage de timbres traditionnels et modernes, lui confère l'étiquette de groupe néotraditionnel. Les chanteuses du groupe Sôgha interprètent avec sentiment, nuance, dextérité et application, dans une prouesse vocale pleine de charme, de beauté et de sensualité. D'autres troupes viendront égayer ce séjour, notamment Baddy Lala et les invités de Béni Abbès, du Polisario, de Tindouf, etc. Lalla est la chanteuse de tindé la plus renommée du Hoggar. Sa célébrité s'étend jusqu'aux Ajjers et à Adrar des Ifoghas. Jusqu'au milieu des années 1980, cette chanteuse et poétesse sera la figure emblèmatique de la mouvance de la tanakra, en accueillant chez elle, à Tamanrasset, les jeunes ishumar, dont les futurs Tinariwen. Elle se produira en clôture et ne manquera pas de célébrer les joies et la beauté de cette région du Sud algérien, hélas! méconnue, et pas entretenue, alors quelle n'attend qu'une seule chose, qu'on prenne en considération ses trésors insoupçonnés et qu'on préserve son patrimoine universel qui est l'héritage de l'humanité.