La commune la plus peuplée de la wilaya de Aïn Defla et pressentie à devenir une wilaya déléguée, à savoir Khemis Miliana, se transforme de jour en jour en un grand souk désorganisé où l'informel règne en maître absolu. Certes, si cette ville possède depuis toujours une réputation de ville commerçante par excellence, d'aucuns estiment que l'activité commerciale n'est pas synonyme de désordre ni de manquement aux lois de la République. Dans cette optique, des commerçants autorisés dont les locaux sont situés aux alentours du marché couvert et de l'ancienne place publique communément appelée El Hofra réitèrent pour la énième fois leur appel en direction des autorités locales demandant leur intervention pour assainir les lieux des marchands ambulants et autres vendeurs à la sauvette. Dans une correspondance adressée aux pouvoirs publics, les commerçants autorisés se plaignent du comportement de ces vendeurs, notamment sur l'environnement agressé, le squat des passages piétons et, plus grave encore, les rixes, conséquences du flux incontrôlable de citoyens en quête de tout au marché aux puces. Pour rappel, celui-ci est installé sur une place publique où les Khemissis pouvaient s'asseoir en surveillant leurs enfants jouer ou pour deviser simplement. Aujourd'hui, l'endroit, situé juste en face de la poste, attire comme un aimant une population venue des douars les plus reculés, car ici on propose tout, même la vente de poissons cohabite avec celle de la friperie, de la quincaillerie et des téléphones portables. Les accès sont tous quasiment accaparés à tel point que récemment, ajoute la même source, un véhicule de la Protection civile a eu beaucoup de mal à intervenir afin d'éteindre un début d'incendie qui s'est déclaré dans un magasin. Signalons, par ailleurs, que la situation est semblable dans les cités populaires Houria et Sidi Maâmar où l'ampleur de ce phénomène prend des proportions alarmantes d'autant que la réalisation des marchés de proximité, annoncée par les pouvoirs publics pour éradiquer ce fléau, tarde à voir le jour à Khemis Miliana, devenue ces dernières années une destination à risques au grand dam des citoyens respectueux des lois et de l'environnement.