La population de Khemis Miliana vit aujourd'hui plus que jamais un climat d'insécurité permanent. D'aucuns diront que cela ne date pas d'aujourd'hui, puisque la capitale économique de Aïn Defla a déjà une réputation de ville difficile qui lui colle depuis toujours, même si des natifs rétorquent qu'il fut un temps où l'on dormait à la belle étoile, sans être inquiété. Mais les temps ont changé, comme si la nature voulait reprendre ses droits, dira l'un d'eux. Ainsi, il ne se passe pas un jour sans que l'on signale un incident malheureux. Dans ce cas, avancer des chiffres devient presque indécent tant la réalité parle d'elle-même. Ainsi, à Boutane, Soufay, aux abords de la RN 4 et même en plein centre-ville, de paisibles citoyens se font délester de leur téléphone portable et de leur argent, souvent sous la menace d'armes blanches. Ceux qui résistent atterrissent à l'hôpital. Une situation qui pousse certains à se munir eux-mêmes d'armes prohibées, au risque de se faire embarquer en même temps que les agresseurs. Selon un responsable de la sûreté de wilaya, la ville de Khemis Miliana vit la même situation que bien d'autres villes sur le territoire national, en raison des mutations survenues sur bien des plans ces dernières années. Mais n'est-ce pas un problème d'effectif, seront-nous tentés de dire ? Pour rappel, il existe à Khemis Miliana, selon la même source, deux sûretés urbaines plus deux en projets au niveau des quartiers Soufay et Boutane. Selon A. Mebrek, commissaire-adjoint au sein de la sûreté de wilaya, ces structures sont conformes à une ville de l'envergure de Khemis Miliana. Le même orateur, se voulant rassurant, ajoutera que dès que la wilaya de Aïn Defla bénéficiera d'un quota, il profitera à Khemis Miliana en premier lieu. En attendant, l'heure est à la vigilance et l'idée de constituer des comités de défense a même effleuré certains esprits excédés devant des actes d'agression gratuits, notamment au niveau de la RN 4 où sévissent en toute impunité de jeunes désœuvrés qui agissent en plein jour.