Les transferts de capitaux vers l'étranger augmentent d'année en année. Le transfert de bénéfices des sociétés étrangères opérant en Algérie s'élève à six milliards de dollars en 2007. Les données de la Banque d'Algérie montrent bien la progression de ces transferts depuis quatre ans. Le montant global de devises rapatriées par les sociétés étrangères activant sur le territoire national était de 4,75 milliards de dollars en 2005, de 3,12 milliards en 2004 et de 2,2 milliards en 2003. Les associés de l'Entreprise nationale des hydrocarbures, la Sonatrach, sont en tête des entreprises qui ont opéré le plus de transferts d'argent vers l'étranger. Celles-ci deviennent un fardeau pour le pays dont la santé financière commence à être terriblement fragilisée par la chute brutale des prix du pétrole. Quelque 80% de ces transferts ont été réalisés par les firmes pétrolières internationales. Cela représente au total 5 milliards de dollars. Le milliard restant est réalisé par des entreprises étrangères opérant dans des secteurs autres que les hydrocarbures, comme celui de la téléphonie mobile (à leur tête Orascom Télécom Algérie), de l'industrie pharmaceutique et de la métallurgie. Selon l'économiste Abdelhak Lamiri, directeur de l'Institut international supérieur de management d'Alger, qui a eu à tirer à maintes reprises la sonnette d'alarme, le montant des transferts de bénéfices vers l'étranger pourrait avoisiner les 50 milliards de dollars dans les quinze prochaines années. La législation en la matière permet, en fonction du contrat signé par chaque entreprise étrangère, de transférer jusqu'à 25% des bénéfices réalisés en Algérie. Certains experts, à l'image de Smaïl Goumeziane, économiste et enseignant à l'université Paris-IX Dauphine, préviennent quant au risque que les transferts des profits remplacent la dette extérieure. Dans bien des pays, l'ampleur des transferts de profits dépasse l'entrée des capitaux au point même où l'IDE a remplacé la dette. C'est le cas de l'Algérie. D'où l'intérêt de sélectionner les IDE qu'on souhaite recevoir, d'en mesurer les effets attendus et de déterminer les critères de choix de ces investissements.