Une peine de 3 mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 30 000 DA a été prononcée hier par le tribunal correctionnel de Annaba contre le journaliste Noureddine Boukraa. Ce dernier, poursuivi sur la base de la plainte déposée par le chef de la sécurité publique de Annaba, Drai Messaoud, a comparu il y a deux semaines devant le même tribunal avec l'ancien directeur des renseignements généraux, Benhamed Samir (en prison depuis près de trois ans) et contre lequel une peine d'un an de prison ferme a été requise par le ministère public. Sur les trois griefs pour lesquels il a été poursuivi, à savoir diffamation, atteinte à l'honorabilité d'un corps constitué et divulgation du secret de l'instruction, le tribunal n'a retenu que le dernier, y compris pour l'ancien cadre de la Sûreté nationale, condamné lui aussi à 3 mois de prison avec sursis et à une amende de 30 000 DA. Décision surprenante dans la mesure où à la date de la publication de l'article objet de la plainte, c'est-à-dire le 12 novembre 2007, l'instruction autour de l'affaire n'avait même pas été ouverte. Ce n'est qu'une semaine plus tard, le 18 novembre 2007, que les services de la police judiciaire ont entamé l'enquête sur requête du procureur de la république près le tribunal de Annaba. L'article, faut-il le rappeler, faisait état d'informations relatives à des pratiques mafieuses dans lesquelles étaient impliqués certains gradés de la Sûreté nationale exerçant à Annaba. Le journaliste avait notamment argumenté son écrit par une documentation fournie par l'ex-patron des Renseignements généraux, le divisionnaire Benhamed Samir, dont le procès était programmé le jour même. Des révélations qui ont valu à Benhamed une incarcération et une condamnation de 3 ans de prison ferme. Du fond de sa cellule, l'ancien directeur des RG avait saisi toutes les institutions de l'Etat pour dénoncer ce qu'il qualifiait de « complot » contre sa personne. Dans ce courrier, Benhamed Samir fait état de graves révélations en accusant l'ex-adjoint du chef de sûreté de wilaya de Annaba (promu chef de sûreté de wilaya de Taref) et gendre de l'actuel chef d'état-major de l'ANP d'être derrière la cabale montée contre lui.