Renvoyé à plusieurs reprises, le procès opposant le journaliste Noureddine Boukraâ au chef de la sécurité publique de Annaba, le commissaire Draia Messaoud, a eu lieu hier au tribunal de Annaba. Après les débats, le ministère public a requis un an de prison ferme contre notre confrère, qui comparaissait avec l'ancien chef des renseignements généraux pour Annaba, le divisionnaire Benhamed Samir, (incarcéré depuis juin 2006) contre lequel la même peine a été demandée. La partie civile, représentée par le commissaire Draia Messaoud, chef de la sécurité publique de Annaba, a, quant à elle, exigé des deux prévenus une réparation évaluée à 60 000 DA pour « les préjudices » qu'elle dit avoir subis. Le verdict de cette affaire, qui a défrayé la chronique, sera connu le 29 octobre. Le journaliste et l'ancien divisionnaire ont comparu pour « divulgation du secret de l'instruction, utilisation de documents classés confidentiels, atteinte à l'honorabilité d'un corps constitué, outrage à corps constitué et diffamation » sur la base d'une plainte déposée par le chef de la sécurité publique de Annaba, Draia Messaoud. Pour rappel, c'est à la suite d'un article paru le 12 novembre 2007 dans les colonnes du quotidien Ennahar, faisant état d'informations d'une grande gravité impliquant des officiers supérieurs de la Sûreté nationale, que cette plainte a été déposée. L'article se référait en grande partie à une documentation comprenant entre autres des photos fournies par l'ex-patron des Renseignements généraux (RG), le divisionnaire Benhamed Samir, lui-même poursuivi par sa hiérarchie. Preuves à l'appui, le journaliste n'a fait que reprendre les faits documentés se rapportant à des pratiques mafieuses dans lesquelles seraient impliqués des gradés de la Sûreté nationale en poste à Annaba. Révélations qui ont valu à Benhamed une incarcération de plus d'une année, suivie d'une condamnation à 3 ans de prison ferme, le 12 novembre 2007.