Les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville ont fait réagir les habitants des localités d'Aïn Sultan, Balloul, Sidi Boubekeur, Rebahia et Saïda. Les familles vivant dans les bidonvilles de Rebahia ont bloqué, à maintes reprises, la route nationale, d'autres dans le chef-lieu de wilaya se sont attroupées devant le siège de la daïra de Saïda. La maison de la Presse est envahie, de temps à autre, par des familles en détresse qui ont tout perdu et ont miraculeusement échappé à une mort certaine en abandonnant leurs taudis. Le cas le plus édifiant est celui des bidonvilles de Haï Mejdoub (Saïda) situé à proximité de l'oued. Ce dernier en crue a emporté six humbles demeures et les 85 familles ont fui le bidonville, certaines ont perdu tous leurs meubles et appareils électroménagers emportés par les eaux en furie dans la nuit du samedi à dimanche. Nous nous sommes déplacé sur les lieux et nous avons constaté de visu l'ampleur des dégâts : pans de murs écroulés, fissures béantes. Les sinistrés ont élu domicile, pour le moment, devant la daïra de Saïda, lieu où ils passent la nuit. Interrogé, un père de famille nous dira : « Nous demandons aux autorités de la ville de nous désigner un endroit sécurisant pour nous abriter ou de nous fournir des tentes et des couvertures, nos enfants ne vont plus à l'école, nous sommes de véritables sinistrés ». 34 interventions Toutes nos tentatives auprès de la wilaya pour avoir un bilan se sont avérées vaines, nous avons été ballottés d'un service à l'autre et le secrétaire général fraîchement installé a refusé tout contact, selon sa secrétaire. La Protection civile s'est contentée de nous parler des 34 interventions sur le terrain et du sauvetage des passagers à bord de trois véhicules à Sidi Ahmed et d'un autre à Sidi Hadj Abdelkrim, refusant de parler de dégâts. D'un autre côté, les familles touchées par cette catastrophe sont complètement désorientées, à l'exemple de ces deux femmes qui ne savaient plus où aller et qui se sont présentées à la maison de la Presse pour quémander des sacs de ciment, des briques pour réparer leurs taudis endommagés par les pluies torrentielles. Une cellule de crise, selon un employé de la wilaya, existe, mais les sinistrés, pour le moment, n'ont pas été pris en charge ni contactés.