L'endroit est un ravin creusé par le ruissellement des eaux usées et des eaux de pluie qui dévalent des hauteurs de la localité de Redjaouna. Il traverse les lotissements Hamoutène et Salhi et se jettent dans l'oued Sebaou, à la sortie-est de la ville de Tizi Ouzou. Les crues, en hiver, provoquent d'innombrables désagréments. A l'orée de ce cours d'eau, des constructions sont en voie d'achèvement. Un autre lot vient d'être attribué à une coopérative immobilière pour une construction à usage d'habitation. Le terrassement a été exécuté puis suspendu, il y a deux mois, sur une décision de justice. Selon des habitants du lotissement, « la construction sur ces lots est interdite. Le wali a lui-même gelé tous les permis de construction dans cette zone ». Ils considèrent que l'APC de Tizi Ouzou n'a pas pris en considération les directives du wali en délivrant une autorisation. Un parking automobile dans cette impasse aurait été vendu à un particulier à en croire leurs dires. Les habitants du lotissement Hamoutène, situé au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, ont emboîté le pas aux résidents de la cité des 600 Logements OPGI, pour dénoncer « le laxisme des autorités locales et les barons du foncier ». Interrogé sur la régularité du permis, le 1er vice-président de la commune de Tizi Ouzou explique : « Seule la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou et le tracé de l'ovoïde, en réalisation sur le site, sont concernés par l'arrêté du wali. Nous avons établi ce permis sur la base d'un acte notarial et les différents avis des directions de wilaya concernées. C'est donc un permis réglementaire et il n'est pas sur le tracé de l'ovoïde », déclare M. Kolli. Le projet, en fait, est inscrit dans le cadre du programme des intempéries. Projeté par la direction de l'hydraulique, le tracé de l'ovoïde traverse les lotissements sociaux Salhi et Hamoutène sur 930 et 800 mètres. Cependant, les travaux qui ne sont qu'à 40% de réalisation, traînent et risquent de ne pas être livrés dans les délais, puisque l'hiver est déjà installé. Par ailleurs, le wali de Tizi Ouzou avait procédé à la suspension et l'annulation de tous les permis de construction sur l'ancien POS de la Nouvelle-Ville et les terrains situés sur le couloir et l'emprise de l'ovoïde qui traverse les lotissement Hamoutène et Salhi, comme le stipulent les articles 1 et 2 de l'arrêté. Une décision qui n'a apparemment pas réjoui les tenants de la spéculation foncière et des poussées de colère et de contestation contre des coopératives immobilières sont enregistrées dans tous les coins de la ville de Tizi Ouzou. « Il nous faut une approche du développement ayant une visibilité, car si nous continuons dans cette voie, nous allons droit vers la catastrophe », avait insisté le wali, en juillet dernier, lors d'une session de l'APW. Les protestations répétées de citoyens de la ville de Tizi Ouzou contre le bradage du foncier et pour la sauvegarde des espaces verts ainsi que les places publiques renseignent sur des pressions qui pèseraient sur l'administration locale malgré la promulgation d'arrêtés interdisant ces constructions.