La dilapidation du foncier et des espaces verts et les constructions anarchiques sont un fait maintes fois dénoncé par l'administration, les institutions élues et les citoyens dans la wilaya de Tizi Ouzou sans que l'on parvienne vraiment à y mettre un terme dans une région où les coopératives immobilières poussent comme des champignons et où les constructions sur des zones non constructibles (inondables, glissements de terrain…) sont autorisées ; le cas le plus flagrant est celui du lotissement Hamoutène créé en 1971 dans la ville de Tizi Ouzou. Il s'agit d'un permis de lotir modificatif autorisant les nouveaux acquéreurs à construire sur le lit de l'oued qui borde le lotissement (du côté de l'école hôtelière, le Jardin secret). Un permis qualifié de «faux» par l'association El-Kheir du quartier. Lors de notre déplacement sur les lieux, les membres de l'association que nous avons rencontrés nous ont remis un exemplaire du premier permis de lotir et un autre permis de lotir modificatif établi par la DEC en 1997, et dont les actes ont été établis entre la période du départ du DEC et l'arrivée de la première APC, où on peut constater, et sur les documents et sur le terrain, que les 41 nouveaux lots créés se situent tous sur le ravin appelé Chabet Sghira, qui charrie les eaux usées de la haute ville et une partie de R'djaouna. Le comble c'est que les lots créés sont le fruit d'un travail de remblaiement effectué par les riverains de l'oued qui y ont planté des arbres fruitiers pour stabiliser les berges. Le bureau d'études LNH, qui a effectué une étude du sol, a pourtant souligné dans sa conclusion qu'«à l'origine, le terrain en question (ou sont dégagés les nouveaux lots ndlr) constitue un lit d'oued. Une opération de remblaiement a été effectuée sur une étendue de 30m environ afin de relever la côte de terrain pour la ramener au niveau de la route et de repousser l'oued. des cas similaires sont malheureusement nombreux dans la wilaya et il faut des catastrophes comme celle de Bab El-Oued ou de Ghardaïa pour se rendre compte de l'insouciance de ceux qui ont mis en péril la vie de nombreux citoyens…