L'équipe du service ORL du CHU Tidjani-Damerdji de Tlemcen, dirigée par le professeur Hadj Allal, vient de réaliser avec succès une série d'implants cochléaires chez de jeunes enfants atteints de surdité totale et chez qui les explorations avaient révélé que leur oreille interne pouvait recevoir un implant, ceci, dans le cadre du programme national de prise en charge de la surdité en Algérie. Ainsi, huit jeunes enfants de l'Ouest algérien vont pouvoir entendre, mais, précise le Pr. Hadj Allal, « pour parler, ils devront suivre une rééducation orthophonique pour acquérir un langage compréhensif » (la seule alternative était, à défaut d'audition, le langage des signes). « Ces enfants vont pouvoir progressivement, grâce au dévouement des orthophonistes, communiquer et suivre une scolarité normale ». Opérationnel depuis un an, le centre d'implantation de Tlemcen est le seul qui prend en charge actuellement les enfants de l'Ouest algérien. « Près de 45 patients ont reçu un implant à ce jour, dont plus de 80% âgés de moins de six ans et sont suivis par des orthophonistes », indique le Pr. Hadj Allal. Il affirme également qu'un programme de dépistage précoce de la surdité du nourrisson et de l'enfant est en cours de réalisation avec les épidémiologistes et les pédiatres. Plusieurs enfants naissent sourds ou le deviennent dès les premiers mois de la vie. Au fait, c'est quoi le principe de l'implant ? Le spécialiste explique : « C'est une stimulation électrique par un porte électrode, placé chirurgicalement directement dans l'oreille interne, et qui sera conduite par le nerf au cerveau. C'est une prothèse différente des modèles courants (aides auditives qui ne sont que des amplificateurs de son par voix aérienne et actuellement numérisés, mais restent insuffisants pour le sourd total. » Mais avec l'implant, « l'enfant capte les sons et peut entendre donc, mais il doit suivre une rééducation afin de pouvoir prononcer les premiers mots et acquérir progressivement un langage proche de la normale ».