C'est l'une des communes les plus pauvres de la wilaya. Située à 62 km de la ville de Tizi Ouzou, M'kira patauge dans le sous-développement depuis des années. Pratiquement, tout reste à faire dans cette localité à vocation agricole. « Malgré les efforts consentis par l'Etat pour l'amélioration du cadre de vie de la population, nous accusons un grand retard sur les plans socioéconomiques », a fait remarquer le président de l'APC de M'kira devant l'exécutif de wilaya lors d'une rencontre élargie aux comités de village tenue le 27 octobre dernier. Enumérant les problèmes dont souffrent les 9 villages composant cette municipalité de 18 000 habitants, le même responsable évoquera en premier lieu le chômage. « Les pouvoirs publics doivent penser à des actions urgentes pour remédier à cette situation préoccupante », a-t-il déclaré. L'autre SOS lancé a trait au manque d'eau, qui revient telle une litanie lors de toutes les rencontres consacrées au développement local. Selon ses dires, la chaîne d'AEP qui alimente la région à partir de Sidi Ali Bounab est vétuste et défectueuse provoquant en permanence des fuites d'eau considérables ajoutant que quelque 300 piquages illicites ont été constatés sur la conduite principale. En matière d'assainissement, il a indiqué que 40% des villages ne sont pas encore raccordés et que les ouvrages d'évacuation existants nécessitent des réfections. L'état des routes constitue également un sujet de préoccupation pour les élus locaux qui sont constamment interpellés par les citoyens à l'effet d'entamer les travaux nécessaires. Selon le maire, 15 pistes desservant les plus grands villages de la commune ne sont pas encore bitumées. « En hiver, les automobilistes et les piétons éprouvent d'énormes difficultés à circuler sur un semblant de routes ». Même dénuement constaté dans le secteur de l'habitat. « En 2008, des familles habitent encore dans des maisons en toub dépourvues de tout confort. La région devra bénéficier d'un quota spécial d'aides à l'auto-construction pour espérer éradiquer l'habitat précaire(…) De nombreux citoyens ne disposent même pas d'assiette foncière ». S'agissant du secteur de l'éducation, il a relevé que la plupart des établissements scolaires éparpillés à travers les hameaux sont délabrés. « Beaucoup d'insuffisances restent à combler notamment en matière de gestion et de postes budgétaires. Plusieurs écoles n'ont pas de gardiens. Dans certaines écoles, ce sont les riverains qui assurent cette tâche. Aussi, les cantines manquent de matériel et de personnel. Elles fonctionnent avec des éléments recrutés dans le cadre du filet social et payés à 3000 DA ». Concernant le transport des élèves, le même responsable a déclaré : « Notre APC n'a pas les moyens nécessaires pour prendre en charge le ramassage scolaire pour tous les élèves. Conformément aux instructions de l'administration, nous avons signé des conventions avec des transporteurs privés. L'initiative est louable, mais voilà qu'ils n'ont pas encore perçu leur dû pour l'année dernière. Nous attendons le feu vert de la direction des transports pour le renouvellement des contrats. » Dans le domaine de la santé, le maire de M'kira a demandé aux autorités de wilaya l'ouverture d'un service de maternité au chef-lieu de la commune. « Pour un accouchement, il faut se rendre à l'hôpital de Draâ El Mizan distant de 20 km ». Les autres points soulevés concernent l'absence des services de sécurité dans la localité, l'ouverture de pistes agricoles, l'alimentation en gaz naturel, l'électrification de 300 foyers non encore raccordés au réseau et la réhabilitation du stade communal, « l'un des meilleurs à l'échelle de wilaya », selon le P/APC.