Une réunion, regroupant l'exécutif de wilaya, les services techniques, les présidents des APC de Tizi Ghennif et M'kira, les représentants des comités de village et du mouvement associatif, a été organisée, lundi dernier, au niveau du siège de la wilaya et consacrée au développement socio-économique des deux communes de la daïra. L'exposé présenté par les deux maires relève le retard en la matière de ces deux communes rurales qui ne sont pas encore sorties, en 2008, du sous-développement. Dans sa longue intervention, le président de l'APC de Tizi Ghennif n'est pas allé de main morte pour dénoncer cet état de fait de non-développement. Pour lui, tout est à faire dans cette municipalité du sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou. L'une des priorités à ses yeux reste l'amélioration en AEP, la région en souffre le martyre depuis des lustres. Les deux chaînes de Maâtkas et de Sidi Ali Bounab sont vétustes et ne répondent pas aux normes actuelles en matière d'alimentation hydrique. "Il n'est pas normal que certains citoyens soient alimentés H24 et d'autres non", regrette le maire de Tizi Ghennif qui appelle à mettre fin au gaspillage "criminel" de cette denrée rare. L'assainissement est fait partiellement pour certains villages, selon le premier magistrat de la commune, qui soulève le problème de l'habitat précaire devenu une véritable plaie pour les deux communes. Le maire veut voir les cités précaires comme les HLM rasées de la carte, pour laisser place à un programme de logements. D'autant que le travail de l'agence foncière n'est pas du tout apprécié par l'intervenant. La voierie et l'aménagement urbain accusent également des retards. L'orateur revendique l'aménagement d'espaces adéquats pour les marchés de fruits et légumes dans la ville de Tizi Guennif, qui commence à étouffer par le poids du nombre. La santé, la jeunesse et l'éducation sont des secteurs qui connaissent d'énormes insuffisances. " Nous revendiquons la réalisation de foyers de jeunes et d'aires de jeu là où c'est possible", dira encore le maire de Tizi Ghennif. Son collègue de M'Kira abonde dans le même sens. "La population de notre commune est socialement démunie, plusieurs poches de pauvreté subsistent encore. Si notre commune est rurale, elle a depuis longtemps perdu sa vocation agricole", affirme M. Fahem pour qui l'habitat et l'AEP sont les deux points noirs de la municipalité. Le maire de M'kira revendique un quota supplémentaire de l'habitat rural, car les 485 aides octroyées à la commune sont en cours de réalisation, alors que des dossiers de demande affluent à la mairie. Concernant la cité de recasement de Tamdikt, les citoyens, selon les dires de l'édile municipal, attendent une solution proche. Il reste le choix de terrain avant de raser cette plaie qui balafre le paysage de Tamdikt. Le désenclavement des villages demeure problématique à ce jour, pour rallier certains villages, les habitants sont contraints de faire des détours par Tizi Ghennif ou carrément par des communes se trouvant sur le territoire de la wilaya de Boumerdès. Située dans une zone à haut risque sécuritaire, la commune de M'kira est livrée à elle-même en matière sécuritaire. Le maire est disposé à mettre l'ancien siège de l'APC à la disposition des services de sécurité, comme le souhaite la population. Pour redonner ses lettres de noblesse à l'agriculture, le maire Fahem suggère l'ouverture de pistes agricoles avec leur aménagement, seule façon, selon lui, de réconcilier les citoyens avec le travail de la terre et de les intéresser à l'agriculture de montagne. Prenant la parole, le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, reconnaît que la région de Tizi Ghennif subit d'énormes retards en matière de développement qui, pour la désenclaver, les pouvoirs publics ont initié d'ambitieux projets structurants. Des projets qui entrent dans le cadre du Schéma directeur de l'aménagement du territoire. Est-ce le bout du tunnel pour ces deux communes déshéritées ? Yahia Arkat