En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics, la région d'Ouaguenoun reste sous-développée, quoi qu'on dise. Selon l'état des lieux présenté, mercredi dernier, en session de conseil de wilaya, il a été donné de constater que les trois communes de la daïra de Ouaguenoun sont en effet à la traîne du développement. Les trois P/APC qui se sont succédé à la tribune, sans omettre les efforts de développement qui sont apparents, ont listé une longue série d'insuffisances qui handicapent la mise à niveau socioéconomique des trois communes. Située à 15 km de la ville de Tizi Ouzou, la commune d'Ouaguenoun, chef-lieu de daïra, veut visiblement retrouver sa vocation agricole. Sur une superficie totale de 3 978 ha, 76% sont des terres agricoles. “Notre commune recèle des richesses agricoles, forestières et touristiques qu'il faudra exploiter par les programmes local et national de relance économique”, suggère le président de l'APC Ali Belkheir. La superficie totale irriguée est estimée à 180 ha. Mais l'infrastructure d'irrigation ne fonctionne plus et, par ricochet, la surface agricole utile (SAU) se réduit telle une peau de chagrin. Elle avoisine les 799 ha actuellement. L'utilisation du sol révèle certaines cultures dominantes de la région. C'est ainsi qu'on remarque que les cultures pérennes représentent 32% de la SAU alors que les cultures herbacées accaparent 29% et la jachère 36%, selon l'exposé du maire. La récolte de pomme de terre a atteint des pics records de l'ordre de 3 640 quintaux. Cependant ces bons points risquent d'être annihilés par l'absence d'infrastructures de stockage des produits agricoles, avertit le maire d'Ouaguenoun. Dans le même sillage, le P/APC revendique la réhabilitation du barrage de Djebla ainsi que la réalisation de trois retenues collinaires pour développer l'agriculture de montagne. L'industrie reste le parent pauvre du développement. Devant l'insuffisance de la couverture sanitaire, promesse a été donnée d'inscrire un hôpital pour la daïra de Ouaguenoun. Le président de l'APC de Timizart, M. Mehala a demandé de cadastrer la localité pour protéger le portefeuille foncier. Pour l'intervenant, cette commune de 24 000 habitants manque de tout. Même certains villages sont dépourvus de réseau d'assainissement. La gestion des déchets reste problématique pour les autorités locales en l'absence d'un CET. Selon Mehala, la polyclinique et les six salles de soins ne peuvent pas répondre à la demande en soins de toute la population. La municipalité de Aït Aïssa Mimoun n'a pas vu le train du développement passer devant elle.Le président de l'APC, Messaoud Touat, installé récemment après un changement à la tête de l'Assemblée, n'est pas allé du dos de la cuillère pour établir un diagnostic loin d'être complaisant. Le passage du gaz de ville qui ne touche que 10% de la population de la commune a suscité un mouvement de protestation des comités de village qui se sont mobilisés à cet effet. Le maire, lors du conseil de wilaya, a plaidé pour l'extension du réseau vers les autres villages, du moins les plus importants démographiquement. Comme il a demandé la réouverture du bureau de poste d'Ikhelouiène fermé pour des raisons sécuritaires. Il a sollicité, en outre, le wali de Tizi Ouzou pour revoir à la hausse le quota les aides à l'habitat rural ainsi le renforcement en personnel de la polyclinique et la réhabilitation des salles de soins. L'inscription d'une décharge publique contrôlée reste un souci permanent pour les élus, tout comme d'ailleurs le revêtement des routes et le renforcement du réseau AEP. Lors de son intervention, le wali Hocine Mazouz a plaidé pour la réduction des disparités entre les communes et s'est engagé à prendre en charge les déficits.Pour ce faire, l'Etat a consacré une enveloppe de 133 milliards de DA dans le cadre des PSD et 4 milliards de DA en PCD au profit des trois communes. Le wali garde espoir que les problèmes seront réglés dans un proche avenir. Mais le chef de l'exécutif de wilaya demande la contribution de tout un chacun pour éviter des paralysies aux communes.