Le choix de se produire à Jijel est, pour le groupe brésilien Choro & Cie, sans conteste, un pari gagné en dépit de l'assistance modeste qui s'est déplacée, mercredi dernier, à la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel. Le public a découvert une musique riche en saveur, grandement relevée par sa vitalité rythmique et la virtuosité instrumentale. Né d'un mélange de la musique européenne du 19e siècle et de rythmes africains, le Choro, avec un habillage plus contemporain, puise son esprit dans le folklore brésilien. D'un calme inouï, le jeune percussionniste, Amoy Ribas, a donné le tempo aux autres musiciens, comme Pedro Vasconcellos qui nous a fait découvrir les sonorités exaltantes du Cavaquino (petite guitare). La guitare à 7 cordes, labourée avec grande habilité des mains du virtuose Fernando Cesar, a procuré une esthétique qui a considérablement rehaussé la richesse mélodique et harmonique des morceaux interprétés. Soliste du groupe, Ariadne Paixão, qui a enchanté l'assistance avec sa flûte traversière, expliquera que « le Choro est une musique traditionnelle beaucoup plus présente au centre et au nord du pays ». Elle reconnaîtra également le mélange avec d'autres influences comme le jazz. C'est dans cette optique que le groupe a gratifié le public d'un morceau mêlant le Choro et la musique arabe. A propos des spectateurs présents dans la salle, A. Paixão dira que les gens sont très accueillants et merveilleux. A l'occasion, l'on pouvait remarquer dans la salle quelques Brésiliens travaillant sur les chantiers dans la wilaya de Jijel. Il convient de rappeler que le même groupe s'est déjà produit à Alger en 2007.