La section Sport et Culture du Club sportif Amateur Ihamamene, créée il y a deux mois, a organisé samedi dernier, en collaboration avec le comité du village, une journée commémorative à Tidjounane. Le 1e novembre a été fêté pour la première fois dans ce petit village de 2500 habitants, situé à 8km du chef lieu de la commune de Chemini. Les citoyens étaient nombreux à venir à l'école primaire Chaïbi Aziz, pour voir l'exposition de photographies des martyrs de la localité et des livres d'histoire. Dans l'après midi, une gerbe de fleurs a été déposée à la tombe du Lieutenant Chaïbi Mohand Ourabah, en son domicile où ses restes ont été inhumés après l'indépendance. « Il faut des jours entiers pour parler de Mohand Ourabah. » dira Rachid Mermouri, dans une conférence, animée par des anciens moudjahid, venus des régions limitrophes afin de raconter le parcours du Chahid. Et de poursuivre : « Les français le surnommaient le tigre noir. Ce grand homme, courageux et nationaliste, était redouté de tous, même en dehors de la wilaya III. » Mohand Ourabah naquit en 1931 à Tidjounane. Il fut nommé au grade de lieutenant par le colonel Amirouche. Chef du premier bataillon de choc, il commanda d'importantes opérations telles que l'attaque de la caserne de M'sila le 04 février 1958, l'embuscade de Chorfa à Bouira et celle de Sidi Aïch ainsi que la bataille de Tifra. Le lieutenant Chaïbi tomba en héros à Ouzellaguène le 31 Mai 1958. Il a été enterré, pendant la guerre, dans une mosquée à Timliwine, prés de Ifri, par crainte que les soldats français ne s'emparent de son corps. Les villageois aimeraient ériger incessamment, avec l'aide de l'APC, une stèle avec les noms des quarante chouhada de la localité.