Des mises en demeure ont été adressées à une vingtaine d'entreprises industrielles polluantes implantées au niveau de la zone industrielle d'Es-Senia, apprend-on de sources proches de la commission de l'environnement de l'APW d'Oran. Ces entreprises ont été sommées de cesser les rejets de déchets nocifs directement dans les eaux de la Sebkha, et appelés à régulariser leur situation administrative, à faire une étude sur l'impact environnemental ainsi que sur l'étude de risques. Selon nos sources, les mises en demeure ont été adressées essentiellement aux unités de fabrication de peinture, de produits adhésifs et de produits chimiques. Nos interlocuteurs signalent, par ailleurs, que la direction de l'environnement, en tant que membre de la commission technique du projet d'aménagement de Dhaya Morsli (le site de la Sebkha), a lancé une opération de contrôle de toutes les unités industrielles implantées au niveau de la zone industrielle d'Es Sénia, non loin du site concerné par l'aménagement. Cette action, assurent les mêmes sources, vise à réhabiliter et décontaminer la zone. En parallèle aux travaux d'aménagement du site, la direction de l'environnement a été instruite pour prendre les mesures qui s'imposent et stopper le déversement des eaux usées. Tout en rappelant que les campagnes de sensibilisation sur la préservation de l'environnement, menées jusque-là, sont restées sans effet, nos interlocuteurs affirment que la majeure partie des structures industrielles a été réalisée sans prendre en considération les conséquences néfastes des rejets polluants sur l'environnement. Oran compte 23 zones d'activités dont la majorité n'est pas réhabilitée, deux zones industrielles à Arzew et Es-Senia, soit quelque 4 425 unités industrielles qui déversent leurs déchets dans la nature. Pour lutter contre ce phénomène, la commission de contrôle des infrastructures industrielles a effectué, durant les cinq dernières années, 382 contrôles qui se sont soldés par l'établissement de 302 mises en demeure et 22 décisions de fermeture. La commission a également contrôlé les unités industrielles implantées dans le tissu urbain. Dans ce cadre, il a été procédé à la délocalisation des unités de tannerie SMCP vers la zone d'activités de Hassi Ameur, les autres ont signé des engagements avec le ministère de l'Environnement et d'autres préparent leur qualification ISO 14001. La commission a également visité les briqueteries et les carrières. Sur les 47 carrières en service, une a été fermée et six ont fait objet de mises en demeure pour non-respect de la distance réglementaire, émission de poussière et non réhabilitation des sites.