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Djamel Eddine Harize, père d'Assrar
Profil d'un éditeur de l'Algérie profonde
Publié dans El Watan le 30 - 12 - 2004

« Ne connaissent la Révolution que ceux qui prennent part à la Révolution. » Mao Tsé-Toung.
De taille moyenne, fluet comme une flûte, les cheveux de jais toujours rebelles, ayant par moments des reflets bleutés, le front large et dégagé, les yeux pétillants d'une double lumière, celles de l'intelligence et de la lampe attrapée lors des grandes manœuvres nuitales, Djamel Eddine Harize est donc un jeune homme comme tant d'autres, mais attention à l'apparence... Il réussit tout ce qu'il touche, tout ce qu'il entreprend ; il le réussit, car il y travaille sans relâche : il y travaille ainsi, car il y croit, il y met son cœur. Et puis forcément le reste suit. Il vient de « pondre » un hebdomadaire d'un genre nouveau, qui jusque-là manquait d'une manière cruciale en Algérie. Ce nouveau-né porte un titre énigmatique et suscitant la curiosité, Assrar (Secrets), qui en est au numéro 14.
Hebdomadaire à sensation
Mais, tout perdu qu'il est à Tébessa, une ville de l'Algérie profonde comme on dit, comment est venue l'idée de lancer un journal, précisément un hebdomadaire à sensation et à diffusion nationale ? C'est une idée qui le travaillait, nous confie-t-il, qui lui taraudait l'esprit depuis plusieurs années déjà, mais à chaque fois il réussissait à la chasser, à l'exorciser parce qu'il mesurait à juste titre la difficulté de mener à bien une telle entreprise. Il se trouvait dans ce terrible état d'âme, il y a une dizaine d'années, la chose le tarabustait pendant que le lancement de journaux était plus abordable sur tous les plans, que les étals étaient moins encombrés qu'aujourd'hui et que les possibilités de profiter des caisses de l'Etat étaient plus offertes. Toujours est-il que cette idée ne cessait de le harceler. Mais donnons-lui la parole : « Il y avait comme une force occulte qui me poussait à laisser tomber le travail journalistique dit de proximité et offrir autre chose aux lecteurs algériens. Vous savez, durant le début des années 1990, quand je signais dans El Khabar une chronique quotidienne consacrée aux phénomènes paranormaux, parapsychologiques et aux événements et faits insolites et quand je fournissais aux lecteurs des papiers simples, mais très inspirés sur des cas sociaux tirés de la réalité algérienne quotidienne, je commençais déjà à songer à faire un journal. Parce que les réactions que je recevais par le biais de mes collègues Zahraddine Smati et Omar Kahoul, alors chefs de rubriques, me donnaient une idée sur le degré de soif des lecteurs en matière d'informations et d'histoires non conventionnelles. Beaucoup de gens voulaient lire autre chose que ce que leur offrait - et leur offre encore - la quasi-totalité ou presque des publication nationales ». Un beau jour du mois de décembre 2003, il donnera un coup de poing à l'hésitation et passera à l'action. « Un seul ami a été mis au parfum, il était enthousiasmé et circonspect à la fois, mais avec ça, il partageait avec moi au moins l'idée qu'en Algérie on peut encore lancer de nouveaux titres et que le professionnalisme, l'intelligence et la création ne sont pas l'apanage de quelques-uns... » Et c'est parti ! « Il a fallu travailler sur le projet d'arrache-pied de la fin décembre 2003 au 24 septembre 2004 », selon ses propres mots. Le 25 septembre (un samedi) Assrar était enfin disponible dans les kiosques et les librairies du pays. C'est avec émotion qu'il dira : « Le tirage de départ d'Assrar (11 500 exemplaires) dépassait déjà le tirage actuel de certains hebdos qui existent depuis des années. Et pour boucler cet aspect, je tiens à dire de même que Assrar qui a démarré avec rien, vraiment rien, s'il existe aujourd'hui et bien c'est parce que des hommes, qui, animés d'une volonté à toute épreuve, n'ont épargné aucun effort pour aider ce titre à voir le jour, continuent à le soutenir professionnellement, moralement et affectivement. Oui, même un journal a besoin d'affection, il a besoin de se sentir aimé, c'est comme un être vivant, comme par exemple dans le monde des plantes, plus vous aimez une plante, plus vous lui faites sentir votre amour, plus elle évolue et s'épanouit... » Assrar, maintenant, en est à son quatorzième numéro, il faut le faire. Mais, au fond, comment ressent-il la chose et comment voit-il son nouveau-né, un tantinet grandi ? S'il est aux anges, il n'en est pas moins quelque part au paroxysme du désappointement. « En tant que journaliste, je suis très content, car le style du journal a donné et continue de donner des résultats extraordinairement inattendus en un espace de temps vraiment record (« Oua amma bi niiaâmat rabbik fa hadith ») et pour preuve, à cet instant même, le journal est tiré à 130% par rapport au tirage du départ (en un peu plus de deux mois seulement !) Assrar est maintenant connu et réclamé par ses lecteurs, qui lui sont d'ores et déjà fidèles. C'est quelque part magique, non ! » Cependant, le revers de la médaille est terrible. Djamel Eddine Harize nous dévoile des secrets malsains, nous fait plonger dans une jungle ayant ses propres lois. « En tant que gestionnaire, je suis stressé, très mal à l'aise et vraiment déçu. Je suis écœuré, je rencontre beaucoup d'escrocs, de menteurs, d'opportunistes, de voleurs, de gens lâches, malhonnêtes, corrupteurs et corrompus ; et je fais l'objet de beaucoup de coups bas émanant de concurrents maladivement jaloux, incompétents, des gens incapables de jouer la partie avec imagination et savoir-faire. Je suis aussi surpris de découvrir qu'en Algérie l'audience d'un journal en tant que support est le dernier souci des annonceurs, y compris les grands annonceurs qui disposent de directions s'occupant de leur communication et de je ne sais quoi d'autre... » Selon lui, ces annonceurs potentiels confient leur budget publicitaire à des intermédiaires appelés pompeusement « boîtes de communication » (agences et régies publicitaires). Ces intermédiaires ne cherchent que les journaux qui leur accordent des remises dont le taux dépasse le seuil de la logique, de l'entendement et de la dignité d'un journal. « Certains d'entre eux réclament 50 à 80 % du montant de la pub... (Vous êtes surpris !) Les journaux à faible tirage et ne disposant d'aucune manne publicitaire sont obligés d'accepter. Assrar a décidé de ne se plier à aucun de ces intermédiaires, c'est une question d'honneur, de dignité et de principes. Quant aux annonceurs, les patrons, les gestionnaires, grand bien leur fasse, je présume qu'ils ont confiance en leurs partenaires (les intermédiaires). Bref, ce problème ne hante pas la maison Assrar, car dès le départ, nous étions décidés de faire du lecteur notre seul capital. Nous sommes décidés de continuer à vivre avec seulement les 20 DA de notre cher lecteur. Merci, Seigneur ! »
Une véritable odysée
Vrai, pas facile de faire un journal dans ces conditions, mais en dehors de ces problèmes, y en a-t-il d'autres qu'il rencontre lors de la confection de chaque numéro ? D'emblée, il dira que, bien entendu, chaque numéro constitue en soi une véritable odyssée, un accrochement, comme on dit, carrément dans la douleur. « Notre ennemi numéro un, c'est le temps. Nous travaillons « 25 » heures sur 24, et nous ne sommes presque jamais au rendez-vous par rapport à notre ambition. On fait de notre mieux pour satisfaire le lecteur, notre mission est vraiment difficile, car nous sommes à chaque fois appelés à donner au lecteur du nouveau, ce qui n'a pas encore été consommé par les chaînes de télévision et les journaux nationaux. Il ne vous échappe pas que le marché algérien ne manque pas de journaux, ce qui veux dire que la concurrence est vraiment rude et dure du point de vue approches, informations et analyses. » Cependant, optimiste, il ajoutera que Assrar est un titre qui est déjà sorti du cercle de l'incertitude, qui est désormais connu et demandé. Point de pub, secteur d'un club ou cercle fermé qui se partage un gros butin, qui aurait engendré des retombées bénéfiques à la liberté de la presse et non des revers gravissimes. N'empêche, Djamel Eddine Harize mise sur les lecteurs, les amis et les fans de son hebdo. Aussi, songe-t-il à vendre Assrar à 30 DA au lieu de 20. « Nous comptons ramener le prix de vente de notre titre à 30 DA au lieu de 20, parce que nous sommes déterminés à continuer d'exister en tant que journal. D'aucuns se demanderont peut-être pourquoi nous n'avons pas projeté une concertation avec les autres périodiques aux fins de mener cette action. Ma réponse est comme suit : d'abord, nous, à Assrar, et les collègues des autres publications, nous ne travaillons pas et nous n'évoluons pas dans le même environnement. Vous savez que nous sommes à Tébessa, à des centaines de kilomètres de la capitale. En plus, la plupart des autres hebdos (je n'ai pas dit l'ensemble des hebdos) pouvaient gonfler le prix de vente depuis des années déjà, et auraient pu le faire, et ils ne l'ont pas fait. » Pourquoi ? « Et bien parce que, ceux dont je parle, tirent leurs journaux dans les imprimeries de l'Etat avec des facilités de paiement incroyables, sinon ouautant dire des facilités de ne pas payer leurs factures en fin de compte. Assrar est imprimé dans une rotative de statut privé, et il paie son tirage en temps réel. Ces mêmes autres hebdo, ont toujours bénéficié d'une certaine manne publicitaire émanant du secteur étatique (ANEP) et du secteur privé Potentiel notamment les firmes étrangères installées en Algérie et dont les portefeuilles (budgets publicitaires) sont confiés à des boîtes de communication qui ont leur propre logique de distribuer la pub. Assrar n'a pas eu même un 1/32e de page de pub depuis son lancement. Contrairement à certains canards, Assrar n'entretient aucune liaison ou relation avec des tiers « donneurs » et autres institutions étrangères susceptibles de lui apporter une quelconque aide ou soutien matériel ou financier. » Il nous apprend, par ailleurs, que Assrar est fait par un staff composé de 7 journalistes et surtout par un réseau de correspondants dont 19 activant à l'étranger. Et son journal se veut moderne et moderniste. Bon courage !
Parcours
Natif de Tébessa et y résidant, la quarantaine, Djamel Eddine Harize, était avant d'embarquer dans Assrar, journaliste au quotidien El Khabar, et ce, depuis le n°1. En fait, sa carrière journalistique, il l'avait commencée au quotidien du soir El Massa, en tant que collaborateur à la page cinéma. A propos du 7e art, sachant qu'il est le président du Festival international du film de Tébessa, qu'il a travaillé en tant que professeur de dessin artistique durant 14 ans et demi avant de démissionner pour se consacrer à la presse, il est secondé dans cette aventure Assrar, par son meilleur compagnon Adel Sayed, journaliste passionné et écrivain avéré.


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