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« Un très petit nombre peut être mortel »
Dr Bachir Kadik (Ancien directeur à l'Agence nationale de conservation de la nature)
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2008

Possède-t-on beaucoup de champignons et quelle est la part du comestible et du vénéneux ?
Plusieurs espèces de macrochampignons ne valent pas la peine d'être consommées ou sont simplement non comestibles. Ce groupe d'espèces sans valeur défini par leur comestibilité éclipse de façon significative le petit nombre d'espèces toxiques ou vénéneuses, dont seulement un très petit nombre peut être mortel. Toujours est-il, que ce très petit groupe d'espèces mortelles a, de façon significative, entraîné des attitudes spéciales de consommation des champignons sauvages, créant des barrières potentielles un peu partout.
Quelles sont les espèces comestibles et vénéneuses les plus communes ?
Toutes les espèces de chanterelles (cantharellus) sont comestibles (quoique inégales en saveur). Par ailleurs, l'amanita contient des espèces comestibles exquises et des espèces mortelles et vénéneuses. Le seul guide fiable sur la comestibilité est de connaître quelqu'un qui a consommé un type particulier et a survécu. Des pratiques locales et des préférences sont donc une autre source utile d'informations.Il y a des rapports contradictoires dans des guides sur les champignons à propos de la comestibilité. Certains recommandent de manger certaines espèces alors que d'autres les classifient comme toxiques. Un total de 1154 espèces comestibles et alimentaires a été enregistré dans 85 pays
Y a-t-il une culture du champignon en Algérie et, est-ce une filière exploitable ?
Les champignons sauvages comestibles pourraient représenter une source importante de revenus et de création d'emplois et de richesses pour les communautés rurales. Ce sont également une source significative de nutrition. ce ne sont pas seulement des aliments réservés aux amateurs mais c'est aussi un produit de gourmet à savourer avec parcimonie, c'est ce qui se reflète dans les prix élevés exigés pour les espèces les plus prisées. Cela peut signifier de bons revenus pour les zones rurales les moins favorisées, mais l'importance totale de ces champignons dans ces sociétés et, en effet, le potentiel de l'augmentation des revenus ruraux locaux, La promotion doit se concentrer sur l'amélioration des connaissances des champignons sauvages comestibles dans notre pays, quoique la recherche et l'information publiées dans les pays du Nord n'aient pas été ignorées. Les industries traditionnelles en foresterie ont diminué. Les communautés rurales doivent chercher de nouvelles sources de revenus, encouragées par une utilisation généralisée des champignons sauvages comestibles.
Les japonais raffolent de certains de nos champignons, lesquels ?
Au Japon, le Tricholoma matsutake est largement apprécié et des cérémonies de dégustation gastronomiques sont culturellement importantes, à l'origine ramassé dans les forêts du Japon, la production a décliné rapidement dans les années 1980. Ce type de champignon existe en Algérie, notamment en altitude dans les forêts de cèdre (Djurdjura, Chréa, Babors, Aurès, Teniet El Had). Il faut souligner que les champignons sont associés aux arbres par leur systèmes racinales. Des exportations du T. magnivelare et d'autres espèces étroitement liées sont effectuées à partir d'Afrique du Nord, de Turquie et du Mexique mais les détails sont incomplets. Les sommes gagnées par ces pays sont faibles comparées à celles d'Asie et d'Amérique du Nord. Les prix payés par les japonais varient considérablement selon l'offre disponible chaque année et la qualité des champignons lorsqu'ils parviennent sur les marchés.
Que doit-on faire à l'endroit de la population pour éviter les intoxications parfois mortelles que l'Algérie a enregistrées la semaine dernière ?
Le règlement de la cueillette des champignons sauvages comestibles varient grandement. La Scandinavie a un accès ouvert : chacun peut cueillir des champignons comestibles tant qu'il ne nuit pas à la propriété (Saastamoinen, 1999). Cette politique a été désavouée par la migration économique de pays voisins, qui ne font plus partie de l'ancienne Union soviétique et la disponibilité d'une main d'œuvre bon marché pour la cueillette des champignons sauvages comestibles et de baies sauvages. Des changements semblables en Europe de l'Est ont créé de nouvelles occasions pour la récolte commerciale, ce qui a entraîné une inquiétude des récoltes non durables et des tentatives de règlement de la cueillette. En Algérie pour le moment il n'existe pas de réglementation sur ce sujet.


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