Douze quartiers du mythique faubourg Houma Bazine se regroupent dans une association dénommée les Trois Fontaines. L'appellation fait allusion aux trois fontaines publiques qui, naguère, laissaient généreusement couler une eau pompée des entrailles de Gouraya. Mais en même temps que la disparition du paysage de ces ouvrages travaillés dans le laiton et la fonte, c'est toute la houma qui, visiblement, est tombée en disgrâce aux yeux des autorités. C'est au demeurant le constat qui, comme un SOS, est lancé notamment par les habitants de El Aïn Iwessawene et El Aïn Iwekssar, à l'adresse de « qui veut les entendre ». Après une première pétition signée en 2003 par 162 chefs de famille et restée sans écho, une nouvelle lettre destinée aux autorités en est à sa 500e signature. M. Rachid Belkacem, le président de l'association, met en avant la pressante requête des habitants de l'impasse Boualem Ouzegdouh. Leurs demeures, dont certaines ont un siècle d'existence, menacent de « s'écrouler ». Les structures portantes de ces vieilles bâtisses sont travaillées par « les eaux mal drainées en amont »-en témoignent la forte odeur de moisi, les lézardes et les traces d'humidité apparentes sur les murs intérieurs- et « par les vibrations occasionnées par la circulation automobile ». Notre interlocuteur évoque les « innombrables » démarches qui, « bien qu'appuyées par les rapports d'expertise de différentes commissions d'enquête » n'ont à ce jour pas abouti. « A moins qu'on attende que l'on soit enseveli sous nos maisons », s'insurge un autre habitant. Les habitants du quartier, à défaut d'une véritable prise en charge des lieux, ne refusent pas un relogement dans des habitations où ils ne vivront plus la peur au ventre. Ce genre de solution, qui suppose une démolition, permettra d'autant plus, admet M. Rachid Belkacem, de dégager des terrains d'assiette pour des utilités publiques. Celles-ci ne manquent pas dans le registre des doléances. à commencer par un centre de soins pour cette populeuse cité. De même qu'aucune infrastructure à caractère éducatif ou culturel n'y est implantée. L'association propose un plan de masse qu'elle a pris l'initiative d'élaborer. Son implantation vise un terrain mitoyen de Souk el Asr. Sont esquissés une aire de jeux pour enfants, un boulodrome, un stade de proximité et des bancs à l'extérieur. Mais l'amélioration du cadre de vie dans le faubourg requiert une « thérapie urgente » contre un ensemble de plaies que signalent les habitants. Chaussées défoncées, nids de poule, avaloirs bouchés, escaliers dégradés (à l'exemple de l'impasse Tadja Bakli), et fuites d'eaux menaçant les fondations.