Le projet de loi portant révision de la Constitution n'a pas laissé de marbre certains partis politiques qui contestent le contenu de la nouvelle mouture et la méthode choisie pour son adoption. Ainsi, le Front national algérien (FNA) considère la suppression de la limitation des mandats présidentiels comme une régression démocratique et un recul en matière d'alternance au pouvoir. Bien que l'article 174 de la Constitution permette au président de la République d'apporter des amendements à celle-ci, il n'en demeure pas moins que l'article 176 définit la voie de l'adoption en cas de changement majeur apporté au texte de la Constitution. Le président du FNA, joint hier par téléphone, indique que les amendements introduits dans le projet de loi portant révision de la Constitution sont loin d'être limités et partiels dès lors qu'ils touchent aux équilibres des institutions de l'Etat. En vertu de cette approche, Moussa Touati plaide pour l'adoption du texte par voie référendaire et non parlementaire. Pour sa part, le Mouvement démocratique et social (MDS) a souligné, dans une déclaration signée par Ali Hocine, que « la révision constitutionnelle se confirme n'être qu'une mascarade visant à faire sauter le verrou constitutionnel limitant le nombre de mandats présidentiels ». Le MDS ajoute qu'en confisquant le débat et en se mettant en situation de briguer un mandat perpétuel, le Président soumet la société à un véritable chantage et tourne le dos au besoin d'une refonte démocratique de la Constitution. Le parti de Ali Hocine souligne que la société algérienne, les forces politiques et sociales démocratiques et de progrès doivent relever le défi que leur lance Bouteflika, qui menace de transformer le pays en une véritable monarchie ou en république héréditaire. Le porte-parole du Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD) était injoignable hier, alors que le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS) se trouve en mission à l'étranger. Le Parti des travailleurs, lui, se prononcera lors de la réunion du comité central, aujourd'hui.