Entre les pour, les opposants et les «wait and see», les avis sont partagés. Ceux qui sont restés suspendus aux lèvres du président de la République, en ont eu enfin pour leur compte. C'est donc fait. Le chef de l'Etat a officiellement annoncé l'amendement de la Constitution. Les partis les plus influents sur la scène politique nationale ne sont pas restés de marbre, après l'annonce de la révision de la loi fondamentale. Contactés hier par L'Expression, chaque parti y allait de sa propre lecture, même si en fin de compte on distingue trois positions: ceux qui adhèrent entièrement à l'annonce du Président, les opposants et enfin les «wait and see». Le Rassemblement national démocratique (RND) se réjouit de la décision du chef de l'Etat. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le parti de Ahmed Ouyahia dit «accueillir avec une grande satisfaction l'annonce de la révision de la Constitution. Un projet que le RND attendait depuis fort longtemps». Pour la formation de Ouyahia, l'amendement de la loi-mère est susceptible de «renforcer les fondements de l'Etat, et de consolider la place de la femme dans la société ainsi que sa présence sur la scène politique nationale». Tout en se prononçant entièrement pour le projet du Président, le RND appelle l'ensemble de la classe politique et les deux chambres du Parlement à voter pour la révision de la Constitution. Même topo du côté du Front de libération nationale (FLN) qui renouvelle son soutien au chef de l'Etat. «Nous soutenons l'idée d'aller vers une deuxième révision constitutionnelle par référendum pendant le troisième mandat du Président Bouteflika, et nous sommes pleinement satisfaits de la décision du chef de l'Etat de réviser la Constitution par voie parlementaire, en première étape», a déclaré à l'APS le secrétaire général de l'instance exécutive du parti, Abdelaziz Belkhadem. Si le FLN et le RND se montrent satisfaits, pour le Front des forces socialistes (FFS), «l'annonce de la révision de la Constitution par le chef de l'Etat n'a rien d'inédit», estime le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Pis encore, «cette décision ne change rien ni aux problèmes politiques, sociaux et économiques des Algériens et ni aux défis qui attendent notre pays». Au FFS, le temps est plus que jamais à l'opposition. Fidèle à son engagement démocratique, «le FFS s'oppose à cette stratégie (...) de régression politique et morale. Le FFS reste intransigeant sur les questions d'éthique politique, de démocratie et des droits de l'homme», indique M.Tabbou. Le même son de cloche est tenu par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Contacté hier par L'Expression, le chargé de la communication auprès de ce parti, Mohamed Khendak, a indiqué que «le président de la République sait pertinemment que l'amendement de la Constitution sera adopté par les deux chambres du Parlement, puisque la composante actuelle de cette institution lui est déjà acquise». Le Front national algérien (FNA), qui a de tout temps été pour la révision de la loi-mère, se dit aujourd'hui, opposé du fait que «l'amendement sera adopté par voie parlementaire». Pour Moussa Touati, les choses sont d'ores et déjà claires: «La révision de la Constitution passera comme une lettre à la poste.» Contrairement à ses deux alliés au sein de l'Alliance présidentielle (le RND et le FLN), le MSP préfère attendre la fin de la réunion, en session ordinaire de son conseil consultatif pour se prononcer. La réunion, faut-il le souligner, prendra fin demain vendredi. Et quelle est la réaction du Parti des travailleurs (PT) dans ce tintamarre politique que vit aujourd'hui l'Algérie? Le parti de Louisa Hanoune choisit la voie du milieu. Ni pour, ni contre. «Nous attendons les amendements qui seront apportés à la Constitution pour voir», s'est contenté de répondre Djelloul Djoudi, chargé de la communication au PT. Maintenant que les cartes sont distribuées, le jeu peut commencer. Les jours à venir seront certainement riches en événements...