Le Front national algérien (FNA) s'oppose au prolongement du délai accordé par la charte pour la paix aux terroristes pour se repentir. « Toute prorogation du délai accordé par le texte de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ouvrirait la voie à une spéculation politique », a affirmé le président du parti, Moussa Touati. Ce délai devant expirer le 31 août prochain, a-t-il indiqué, est « largement suffisant ». Pour Moussa Touati, le débat autour d'une probable prorogation du délai en question ne devrait pas avoir lieu, d'autant que l'autre partie (les terroristes, ndlr) ne l'a pas pris en considération. « Il faut respecter les délais impartis », a ajouté le président du FNA devant les responsables de wilayas de son parti, réunis jeudi dernier à Alger. Le FNA rejoint, par cette position, celle exprimée auparavant par les partis de l'Alliance présidentielle, notamment le RND et le MSP. Ces derniers, rappelons-le, étaient défavorables à la demande émise, notamment par le Parti des travailleurs (PT), tendant à accorder une nouvelle échéance aux terroristes. Selon Moussa Touati, si ce délai ne serait pas suffisant, il va falloir ouvrir une enquête pour définir les responsabilités de chacun parmi les décideurs. « Il faut expliquer pourquoi le délai n'est pas suffisant », a-t-il lancé. Revenant sur la recrudescence des attentats terroristes qu'a connus ces derniers jours le centre du pays, l'orateur en fait sa propre lecture : « Ces attentats sont la conséquence directe de l'incapacité politique des responsables, qui n'ont pas appliqué les lois et la Constitution. » Invité à s'exprimer sur le projet présidentiel se rapportant à la révision constitutionnelle, Moussa Touati se dit favorable. Mais il pose ses conditions. Un tel projet, a-t-il estimé, ne devrait pas être élaboré avant de prendre l'avis de la population. C'est le peuple, a-t-il précisé, qui doit choisir la nature du régime qui lui convient. « Les dirigeants doivent se comporter avec le peuple en tant que partenaires et non en tant que mineurs. Le peuple est souverain et personne ne pourra se substituer à lui dans le choix du futur régime algérien », a-t-il enchaîné. Ne connaissant pas encore le contenu du projet portant révision constitutionnelle, le premier responsable du FNA dira que le changement devant y être introduit ne sera pas uniquement dans le nombre de mandats pour le Président. Il présume que la nouvelle Constitution touchera plutôt à l'article 17 de l'actuelle loi fondamentale du pays. « En touchant à cet article, les richesses naturelles du pays seront cédées aux multinationales. Il faut faire attention », a-t-il lancé à l'adresse de ses cadres. Toutefois, le FNA considère que le référendum sur la Constitution et les élections législatives de 2007 seront des étapes cruciales. « Les prochaines échéances seront des étapes essentielles pour le règlement définitif de la crise qui ronge le pays », a-t-il souligné en exhortant les cadres et militants de son parti à s'y préparer sérieusement. Le FNA, a-t-il expliqué, doit rentrer en compétition électorale avec force dans le but de réaliser un résultat meilleur que celui obtenu lors des législatives de 2002. Evoquant le conflit israélo-libanais, Moussa Touati a rendu hommage aux résistants de Hezbollah qui, selon lui, a mis un terme au mythe de la puissance israélienne.