Bouguerra Soltani est à la recherche d'un consensus autour de la révision constitutionnelle. La session du majliss echoura de son parti, qui a débuté le 29 octobre dernier, est toujours ouverte. Ce n'est forcément pas la décision de soutenir la nouvelle mouture de la loi fondamentale du pays qui retarde la clôture de ses travaux. Celle-ci a été déjà prise. Elle a été même vite relayée par les responsables des groupes parlementaires du parti au niveau des deux chambres du parlement. Dans un communiqué rendu public le 5 novembre dernier, ces derniers appelaient l'ensemble des députés du mouvement à veiller au respect des décisions du conseil consultatif et du bureau exécutif national, à savoir l'adhésion au projet de révision constitutionnelle et son adoption. Pourquoi, donc, est-il décidé de laisser ouverte la réunion du majliss echoura ? Contacté hier, un député du MSP, en l'occurrence Abderrezak Mokri, affirmera que « les travaux de l'instance consultative sont toujours en cours pour permettre, selon lui, aux responsables du parti de continuer à débattre de l'évolution de la situation politique dans le pays ». Le parlementaire islamiste n'en dira pas plus. Il a même écarté l'idée que la crise qui secoue sa formation depuis les très houleuses dernières assises du MSP soit encore à l'ordre du jour. Pour lui, le mouvement « s'en est sorti indemne ; preuve en est, le comité de réconciliation est arrivé à des résultats assez probants », en rapprochant les poits de vue des deux groupes rivaux, celui Bouguerra Soltani et celui de Abdelmadjid Menasra. Euphorique, Abderrezak Mokri n'a pas hésité à annoncer que « la majorité des députés est mobilisée autour de la nouvelle mouture de la constitution ». Seulement, c'est aller trop vite en besogne que de dire que toutes les divergences ont été aplanies. Menasra et ses partisans, notamment les députés qui ont choisi leur camp en faisant déjà preuve de leur « indiscipline » lors du vote dernièrement de la loi de finances 2009, sont en train de vendre cher leur repositionnement. La contrepartie de leur adhésion au projet de révision constitutionnelle ? Des postes clés au sein de l'exécutif. Semble-t-il, Aboudjerra Soltani qui a le souci d'honorer son contrat avec l'Alliance présidentielle serait prêt à payer le prix fort pour que cela se fasse.