Près de 600 millions de dinars ont été mobilisés depuis 2004 par la wilaya d'Alger afin d'éradiquer les marchés informels et leur remplacement par des espaces aménagés. Cela permettra d'absorber ceux activant sur la voie publique, selon le directeur du commerce de la wilaya, qui avait donné des assurances qu'une trentaine de marchés informels avaient été définitivement fermés. Il est vrai que de nombreux marchés de proximité ont vu le jour ou sont en phase de réalisation, notamment ces trois dernières années à travers les 57 communes que compte la wilaya d'Alger, mais d'autres projets sont au stade de vœu pieux... La ménagère est parfois contrainte de faire ses emplettes dans des marchés situés à plusieurs encablures du lieu où elle réside. Une corvée qui, par ailleurs, est motivée par des étals bien fournis et des prix affichés par une mercuriale attractive, susurre-t-elle. Aussi, il ne serait pas malvenu de s'interroger sur ces espaces de commerce illicite qui, une fois fermés, se redéploient ailleurs. Chasser le naturel, il revient au galop. Rebelote, car d'autres voies publiques se voient vite submergées par des squatters qui imposent leur diktat en matière de désagréments qu'ils génèrent et au commerce activant dans la légalité et aux riverains qui doivent jouer des coudes pour se frayer un chemin. Dans ce cas d'espèce, il s'agit des rues Ahmed Bouzrina, Ali Amar ou le lieudit Zoudj Ayoun devenus — en dépit des opérations coups de poing de la force publique — des espaces attitrés pour le négoce illicite. On se dispute chaque empan le long de ces artères. Ce qui ne demeure pas moins étrange, c'est le marché couvert Ali Amar dont la plupart des pensionnaires refusent de rejoindre les carreaux auxquels ils sont affectés. Réaménagé à coup de milliards de centimes, cette infrastructure est aux trois quarts pleine de vide. Ils préfèrent racoler le chaland dans les abords de l'espace réservé à cet effet... Cela rapporte plus gros et ils n'en ont cure de la grogne des commerçants du marché des Trois-Horloges, dont les alentours sont envahis par une escouade de vendeurs informels que les autorités locales peinent à déloger. Cela fait partie de notre décor au quotidien qui participe à la congestion urbaine. Et gare à celui qui ose faire un quelconque reproche à ces parasites qui étalent leurs éventaires là où bon leur semble, car il aura droit à un chapelet d'injures du « voleur » d'espace public qui n'hésite pas à bomber le torse.