Près de 64 marchés informels demeurent toujours actifs au niveau de la capitale. Près de 29 marchés informels ont été définitivement fermés dans la seule wilaya d'Alger depuis 2004. C'est ce qu'a affirmé hier le directeur du commerce de la wilaya d'Alger, M.Youcef Lamari. Selon lui, 23 autres, ayant été fermés, ont repris par la suite une activité illégale. En dépit des efforts déployés par les services concernés, 64 marchés informels demeurent toujours actifs dans la wilaya d'Alger, malgré la fermeture des plus grands marchés informels dans la capitale. La fermeture de ces grands marchés ont, en même temps, donné lieu à l'apparition de poches dans plusieurs communes de la wilaya, comme les marchés informels de Douéra et d'El Harrach qui causent d'énormes problèmes d'ordre environnemental. A noter que 96 marchés anarchiques ont été recensés à la fin de l'année 2004 dans la wilaya d'Alger, regroupant plus de 7000 personnes exerçant différentes activités commerciales dans les ruelles et les places publiques. L'unique solution réside, selon lui, dans la création d'espaces aménagés pour ceux qui activent dans les marchés informels. D'ailleurs, plus de 570 millions de DA ont été consacrés depuis 2004 par la wilaya d'Alger, à la lutte contre ces marchés et leur remplacement par des espaces aménagés. La direction du commerce enquête sur le sérieux des communes dans la réalisation des marchés couverts et de proximité dans les délais, en affirmant le retrait, si nécessaire, de l'enveloppe financière fournie aux communes ayant tardé dans la réalisation de ces projets ou n'ayant pas fourni d'efforts nécessaires dans ce sens. Pour ce qui est des marchés de proximité, la réalisation de 22 marchés est programmée, dont 12, prévus dans le budget complémentaire 2006 et 10 dans le budget préliminaire 2007. L'objectif étant la régulation de la livraison des fruits et légumes et la garantie de leur disponibilité dans les marchés. Notons, également, qu'à la demande du gouvernement algérien, la délégation de la Commission européenne en Algérie (Dcea) a élaboré, en février 2006, une étude sur le commerce informel en Algérie, l'état de la concurrence et l'évolution de la contrefaçon dans le marché algérien et les différents dysfonctionnements constatés sur le terrain en matière de lutte contre ces deux phénomènes hautement préjudiciables à l'économie nationale. Le rapport des experts souligne que le commerce informel, qui représente en Algérie 30% de l'économie nationale, regroupe plusieurs opérateurs comme des producteurs (industriel ou artisans), des importateurs, des commerçants grossistes, des détaillants et autres commerçants n'ayant aucune habilitation légale. Parmi les pratiques frauduleuses constatées le rapport cite, entre autres, le registre du commerce dont il est difficile d'en vérifier l'authenticité ou la validité, la fausse facturation, l'approvisionnement en devises du marché parallèle et l'exportation informelle aux pays sahariens limitrophes. Quant aux moyens de lutte que propose l'étude, le rapport précise, avant tout, que la lutte contre le marché informel doit être considérée comme une obligation nationale, étant donné l'impact négatif sur l'économie, les engagements de l'Etat vis-à-vis de l'Union européenne en matière de partenariat économique et de l'acceptation des standards de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'Organisation mondiale des douanes (OMD). Ainsi, toute mesure visant à lutter contre les pratiques commerciales frauduleuses doit être précédée par un travail de dynamisation du cadre institutionnel, l'amélioration des organisations et des acteurs en charge de la lutte contre le marché informel et l'amélioration des systèmes de contrôle de qualité. Une stratégie d'intervention est également proposée par les experts de la Dcea qui estiment que le problème de l'informel et de la contrefaçon doit être pris en charge par les plus hautes autorités du pays.