La SGP « Etudes et réalisation des grands travaux » a organisé hier, à l'hôtel El Djazaïr, à Alger, une journée technique sur le thème de la promotion de l'outil public d'ingénierie et de réalisation des grands ouvrages hydrauliques. La problématique du captage et de la production d'eau se posant de manière cruciale dans le pays. De nombreux membres du gouvernement et représentants de la société civile y ont pris part pour souligner l'importance du problème et la détermination de l'Etat à s'impliquer avec force en vue de sa résolution. Le ministre des Ressources en eau a, à ce titre, réaffirmé la volonté du gouvernement de prendre à bras-le-corps le problème en injectant dans le secteur de l'hydraulique, classé comme prioritaire, des budgets considérables. Les capitaux que lui consacre chaque année la loi de finances et ceux qui lui sont alloués au titre du programme de soutien à la relance économique ont érigé l'hydraulique au rang des secteurs économiques les plus dynamiques du pays. Un peu plus de 1,5 milliard de dollars y est investi chaque année. Le lancement prochain d'un programme complémentaire de soutien à la relance économique confortera encore davantage cet effort déjà considérable d'investissement. C'est dire que l'Etat a mis de gros moyens pour ramener la dotation en eau par citoyen, qui figure actuellement parmi les plus faibles des pays de la Méditerranée, à un niveau acceptable. L'effort financier de l'Etat a déjà commencé à porter ses fruits avec, notamment, la livraison de nombreux ouvrages hydrauliques (barrages, forages, transferts, mise en réseau de barrages à proximité des grandes villes, dessalement d'eau de mer) qui ont considérablement réduit la tension sur la demande en eau potable qui avait atteint son paroxysme durant l'année 2002. L'Algérie étant un pays à très fort déficit pluviométrique, il s'agit aujourd'hui de mobiliser l'eau qui se trouve en surface, en mer, dans les sous-sols et dans le recyclage des eaux usées. Une vingtaine de barrages, autant d'usines de dessalement d'eau de mer, plusieurs centaines de forages et de nombreuses stations d'épuration sont en chantier. Bon nombre de ces ouvrages seront très prochainement opérationnels. Traçabilité Un programme public de réalisation d'une aussi grande envergure est de nature à faciliter la constitution des plans de charge des entreprises nationales du secteur de l'hydraulique, mais il est malheureux de constater que les 13 entreprises publiques faisant partie du portefeuille de la SGP ERGTHY ne sont parvenues à prendre en charge que 10% de l'offre globale des travaux, l'essentiel étant pris par des sociétés étrangères et des entreprises appartenant à d'autres secteurs d'activité. Les entreprises de l'hydrauliques peuvent évidemment capter beaucoup plus d'affaires, mais à condition qu'elles s'érigent en groupements ou qu'elles se mettent en partenariat avec de grandes sociétés étrangères. De nombreuses actions sont entreprises dans ce sens, dont certaines se sont déjà concrétisées. L'accent a toutefois été mis sur la nécessité pour l'Etat de payer les factures de travaux émises par ces entreprises dans des délais raisonnables. Faute de quoi, leurs découverts bancaires en feraient, comme c'est déjà le cas pour bon nombre d'entre elles, des entreprises surendettées sur le chemin de la déstructuration financière. Le ministre des Ressources en eau, qui a fait la promesse solennelle d'aider ces entreprises à régler leurs problèmes en leur confiant notamment la réalisation du plus gros des programmes publics, a toutefois insisté sur la qualité des travaux qui laisse souvent à désirer au point de coûter au pays jusqu'à 40% de déperdition d'eau en raison de l'utilisation de matériaux frelatés. Il a exhorté de ce fait les entreprises à mettre en place des procédures de traçabilité permettant de lutter contre ce fléau. L'engagement de l'Etat à prendre en charge la problématique de la mobilisation des ressources en eau à travers des approches multiformes a bien été relayé par les chefs d'entreprises publiques d'hydrauliques qui, chacun dans son domaine, ont fait état des actions engagées pour réaliser au moindre coût et dans les délais impartis les programmes qui leur ont été confiés.