La suspension, au mois de mai dernier, du directeur de l'action sociale (DAS) de Constantine n'est pas passée inaperçue, du moins en ce qui concerne les conditions peu claires ayant amené une telle décision. En effet, une lettre a été envoyée au wali par deux cadres de la DAS qui se sont vus dégradés de leurs postes, dans laquelle ils déclarent avoir « subi des pressions et des menaces par la commission en question ». Ces cadres, qui sont également membres de la section syndicale de la DAS, affirment avoir été « contraints de donner de fausses informations et de déposer des plaintes contre le directeur suspendu ». Ils déclarent également, toujours par le biais de leur courrier : « Si nous n'avions pas répondu à cette demande, nous aurions été relevés de nos fonctions. » Et d'ajouter : « Nous avons été dégradés et remis à nos postes d'origine, éducateurs spécialisés, sans motif aucun, et ce, après avoir été à la tête du bureau du personnel et de celui de la gestion du filet social. » Par ailleurs, 28 cadres de la DAS, entre directeurs et chefs de service, ont été convoqués par la commission ministérielle à propos de la gestion de leurs dossiers. Les deux signataires dénoncent tout simplement « un abus de pouvoir » et demandent de dépêcher une autre commission d'inspection, impartiale, afin de procéder à la vérification du bien-fondé de leurs déclarations. L'on apprend, en outre, que 4 autres cadres ont été également dégradés. Contacté, Bouchenek Khellafi, secrétaire général au ministère de la Solidarité nationale, nous dira qu'il a introduit une action en justice contre l'ex-premier responsable de la direction de l'action sociale de Constantine et son équipe pour « dépassements administratifs ». A notre question à ce propos, M. Khellafi, s'abstenant de nous communiquer la nature des dépassements ayant été constatés par la commission d'inspection dépêchée en juin dernier par le département de Djamel Ould Abbès, s'est contenté de dire qu'il s'agissait de « choses très graves sur lesquelles la justice tranchera ». Il ajoute : « Si ces cadres dirigent des accusations contre les membres de la commission, c'est parce qu'ils ont eux-mêmes beaucoup de choses à se reprocher », tout en affirmant que « la suspension de certains travailleurs a été décidée non sans raison ».