Le harcèlement judiciaire contre les journalistes se poursuit. La situation suscite l'inquiétude de la corporation et des organisations des droits de l'homme. Encore une fois, un journaliste est poursuivi pour un délit de presse (diffamation) et condamné à l'emprisonnement. Il s'agit de Hassan Bouras, journaliste et militant des droits de l'homme, qui vient d'être condamné par défaut par la cour d'appel de Saïda à deux mois de prison ferme et à 40 000 DA d'amende pour « diffamation et atteinte à corps constitué ». C'est ce qu'a annoncé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dans un communiqué rendu public hier. « Par cet arrêt, la cour de Saïda aggrave la peine prononcée par le tribunal d'El Bayadh lors du procès du 24 mars 2008 », s'indigne la LADDH. L'affaire remonte au 24 avril 2006, lorsque Hassan Bouras a publié dans le journal El Bilad un article critique sur le bilan de la wilaya d'El Bayadh en matière de développement socioéconomique, dans lequel il dénonce la corruption et les luttes d'influence qui caractériseraient le fonctionnement de l'administration dans cette wilaya. La LADDH, précise le communiqué, dénonce l'acharnement que subit Hassan Bouras depuis de nombreuses années et qui porte atteinte à sa liberté d'expression et d'information. « La LADDH lance un appel urgent à mobilisation nationale et internationale et saisit l'observatoire international pour la protection des défenseurs des droits de l'homme sur la situation délicate que vit l'un des ses militants », affirme l'organisation que préside Mustapha Bouchachi.