LIGUE ALGERIENNE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME “Liberté immédiate pour bouras” Après plus de trois semaines de détention du journaliste et membre de la Laddh, Hassan Bouras et de sa condamnation par le tribunal d'El-Bayadh à deux ans de prison ferme, à cinq ans d'interdiction d'exercer le métier et à une amende de 200 000 DA (20 millions de centimes), la cour de Saïda a enfin programmé l'affaire en appel pour ce mardi 2 décembre 2003. La Laddh, qui suit avec inquiétude cette affaire, considère que l'heure est extrêmement grave pour les libertés, toutes les libertés, notamment la liberté de la presse ; condamner un journaliste à une telle peine pour une simple affaire de diffamation, démontre encore une fois la volonté des décideurs de museler la presse et d'étouffer toutes les voix libres qui expriment les réalités sociales. La Laddh, qui a dénoncé la condamnation de Hassan Bouras, va être fortement représentée à la cour de Saïda à travers son collectif d'avocats, qui s'est constitué pour défendre la victime, un collectif composé de dix avocats. La Laddh constate que le cas de Hassan Bouras s'ajoute à plusieurs autres cas où les correspondants de presse dans plusieurs wilayas (Annaba, Tébessa, Djelfa, Tizi Ouzou, etc.) ont été victimes d'agressions physiques, de pressions, de menaces, de poursuites judiciaires et d'intimidations de la part de la maffia et des autorités locales. La Laddh réitère son appel à la presse, aux ONG nationales et internationales à davantage de mobilisation pour imposer la libération immédiate du journaliste et membre de la LADDH Bouras Hassan, et elle souhaite que les éditeurs de presse développent des mécanismes de protection de leurs correspondants en améliorant leurs conditions de travail. Maître Ali Yahia Abdenour COMITE SUPERIEUR D'ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE “Comportement liberticides” “Ce mardi, 2 décembre 2003, s'ouvre, à Saïda, le procès en appel de notre confrère Hassan Bouras, correspondant de presse à El-Bayadh, condamné en première instance, le 8 novembre dernier, à deux années de prison ferme et à cinq années d'interdiction d'exercer le journalisme. Pour avoir dénoncé dans ses écrits la corruption et les passe-droits dans sa région, notre confrère a été jeté en prison. Cette mesure, qui constitue un très grave précédent, confirme la volonté délibérée des appareils politico-judiciaires de recourir à la répression pour bâillonner une presse avide de vérité (…). La fin tragique de notre confrère Abdelhaï Beliardouh, correspondant de presse à Tébessa, est l'illustration parfaite de cette précarité et de la solitude du journaliste local face aux potentats et aux mafias qui règnent sur le pays profond. Face à ces dérives, le Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie s'élève énergiquement contre ces comportements liberticides, dignes des pires dictatures. Il rappelle sa ferme opposition à l'emprisonnement des journalistes, qui constitue un recul flagrant des libertés (…).” LE CESD