Prévenir le diabète est aujourd'hui chose possible. Ce n'est pas le cas pour le diabète de type 1 ; mais on peut le faire pour 80% des cas de diabète de type 2 grâce à mode de vie sain, un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière. Cette maladie, qui engendre des complications graves qu'on ne doit pas ignorer, constitue, actuellement et dans l'avenir, une grande menace sur la santé publique dans le monde. Le nombre de cas de diabète ne cesse d'augmenter pour les deux types. Chaque année, 7 millions de personnes supplémentaires développent un diabète. Ces chiffres renseignent bien sur la menace de cette maladie devenue, aujourd'hui, une épidémie. Les statistiques prévoient l'augmentation du nombre de cas de diabète pour atteindre 280 millions d'ici à 2025. L'Algérie figure parmi les pays où la prévalence reste inquiétante avec 10% pour la tranche d'âge de 25 à 65 ans et une prévalence de 4,8 chez les enfants entre 0 et 14 ans. Devant ces chiffres alarmants, il est impératif de renforcer les actions dans la prévention primaire, le dépistage précoce au sein des populations à risque et l'amélioration de la prise en charge qui reste encore insuffisante dans les établissements de santé. La célébration de la Journée mondiale du diabète tous les 14 novembre doit s'étaler le long de l'année. Des journées d'information et de sensibilisation, à l'instar de celles organisées les jeudi et vendredi derniers par le laboratoire Novo nordisk en collaboration avec la société algérienne de diabétologie et la fédération algérienne des diabétiques, seraient d'un grand apport pour mieux s'informer et connaître la maladie. Le village des diabétiques organisé à l'esplanade de Riadh El Feth, une initiative très louable et réussie, doit être renouvelée pour toucher un maximum de personnes et informer davantage sur la maladie et ses complications. Les pouvoirs publics doivent s'en inspirer. Si chaque commune venait à organiser de telles manifestations en collaboration avec des médecins engagés dans la lutte contre le diabète, des consciences s'éveilleront et beaucoup de personnes seront épargnées. L'école est aussi l'endroit idéal pour éduquer, informer et expliquer les dangers de cette maladie, d'autant plus que des centaines d'enfants en sont atteints, que ce soit par le type 1 ou le type 2 qu'on peut réellement prévenir. Selon le Dr Lacette, chef d'unité de diabétologie à l'hôpital Parnet à Alger, 3 à 4 cas de diabète chez les enfants sont diagnostiqués par mois. Dans son établissement, 800 à 850 nouveaux cas âgés entre 0 et 15 ans sont traités. Elle n'a pas manqué de signaler que le nombre de cas ne cesse d'augmenter pour les deux types de diabète, lors de la conférence animée en marge des ateliers du village des diabétiques à la salle Franz Fanon à Riadh El Feth. La prévalence du diabète de type 1 a atteint les 10% chez les enfants. Ils sont près de 5000 enfants atteints de diabète de type 1 au niveau de la wilaya d'Alger, a-t-elle ajouté. La prise en charge de ces malades nécessite une trithérapie qui doit commencer par le contrôle de la glycémie, l'insulinothérapie et l'incitation des enfants à pratiquer une activité physique. Pour le Pr Brouri, la lutte contre la maladie doit d'abord passer par la lutte contre l'obésité, qui commence à prendre de l'ampleur dans notre pays. Il est, selon lui, nécessaire de réduire les facteurs de risques aggravants de ces maladies, à savoir la réduction de la consommation des produits riches en graisses et sucres. Les médecins généralistes et les spécialistes ont un grand rôle à jouer, selon le Pr Khalfa, président de la société algérienne de diabétologie. Leur rôle consiste à mieux sensibiliser les personnes atteintes pour assurer une meilleure prise en charge. « Près de 500 000 individus sont diabétiques sans le savoir », a-t-il signalé en indiquant que le nombre de diabétiques en Algérie a dépassé le 1,5 million de cas dont une majorité atteinte du diabète de type 2, généralement contracté par les plus de 30 ans. Dr Nadir, chargé des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, est revenu sur les grands axes du programme national de prévention dudit ministère et le rôle des maisons de diabétiques implantées à travers le pays.