Célébrée annuellement le 14 novembre, la Journée mondiale du diabète réunit cette année des millions de personnes dans le monde entier autour d'une vaste campagne de sensibilisation et d'information initiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les objectifs de cette nouvelle campagne 2009-2013 ont été influencés par le travail de la section consultative sur l'éducation au diabète et du groupe de travail sur l'épidémiologie et la prévention de la Fédération internationale du diabète (FID), ainsi que par le Plan d'action 2008-2013 pour la stratégie mondiale de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles de l'OMS. Pour mieux informer sur le diabète, le service de diabétologie du CHU Mustapha a organisé, mercredi dernier, la 3e journée d'étude sur le cette maladie chronique, au centre de formation de Sonlegaz à Ben Aknoun. Des spécialistes dans le domaine exerçant au CHU Mustapha ont tiré la sonnette d'alarme sur la montée du diabète parmi la population, notamment chez les jeunes. Les statistiques sont pour le moins inquiétantes et renseignent sur l'urgence de faire un travail de sensibilisation sur le comportement alimentaire à adopter et l'importance de l'activité physique. Le professeur Boudiba, chef du service diabétologie au CHU Mustapha a révélé, dans son intervention, que 12% de la population adulte est diabétique, soit près de deux millions d'Algériens (enquête Tahina). Il est d'autant plus dramatique de savoir qu'une personne sur trois ignore qu'elle est atteinte de diabète, ce qui aggrave encore plus les symptômes. «Il y a péril en la demeure», a averti le professeur Safia Mimouni Zerguini, (service diabétologie) estimant que, face à l'incidence croissante du diabète en Algérie, il est urgent d'entreprendre un programme de sensibilisation, notamment parmi les jeunes. Elle a indiqué que le programme en question colle à l'actualité et au thème choisi par l'OMS, cette année, à savoir «l'éducation et la prévention du diabète avec ce rappel : Comprenez le diabète et prenez-en le contrôle.». «Il reste beaucoup à faire en matière de lutte contre cette maladie chronique. La création des 48 maisons de diabétiques à travers le pays doit être corrélée à d'autres actions sur le terrain, notamment en milieu scolaire, car la population de diabétiques est de plus en plus jeune», explique encore notre interlocutrice.La campagne de sensibilisation sur le diabète vise à faire connaître les risques et les signes précurseurs du diabète, savoir comment y faire face et vers qui se tourner, savoir comment le gérer et en prendre le contrôle. Les parents sont appelés quant à eux à surveiller l'alimentation de leurs enfants, car, depuis peu, de plus en plus de cas de diabète de type 2 sont enregistrés chez des enfants et des adolescents. Au point que, dans certaines parties du monde, le diabète de type 2 est devenu le principal type de diabète de l'enfance, et ce, en raison de l'augmentation de l'obésité et de l'inactivité physique. La campagne s'adresse aussi aux professionnels de la santé, appelés à améliorer leurs connaissances. Une alimentation et des modes de vie équilibrés et sains constituent à coup sûr une défense efficace contre cette maladie qui ne cesse de gagner du terrain. Parmi les règles d'or, «manger mieux, bouger plus» et éviter l'attitude du sofa au soda. Mais peut-on faire confiance aux produits light qui inondent le marché ? Le docteur Ratiba Hannachi estime qu'il faut rester prudent car la publicité force à la consommation et les produits light et allégés piègent le consommateur et le poussent à la surconsommation. Pour elle, la meilleure boisson reste l'eau et le meilleur moyen de faire face au diabète est de manger sain, de revenir au régime méditerranéen, en évitant tous les excès. La Fédération internationale du diabète estime que plus de 300 millions de personnes dans le monde pourraient développer le diabète de type 2 qui pourrait être évité dans beaucoup de cas grâce à une alimentation saine et en faisant régulièrement de l'exercice physique. A. B.