Jusqu'en 2001, la courbe consacrée aux enfants abandonnés, recueillis depuis la création de la pouponnière, en 1995, reste ascendante, mais à partir de cette année-là, elle ne cesse de descendre. Le nombre d'enfants abandonnés depuis la mise en service de cet établissement a atteint les 637. Cependant, étant donné les importants placements réalisés au sein des familles désireuses d'avoir un enfant, en septembre 2004, l'établissement ne fonctionnait qu'avec 16 pensionnaires. De nouvelles entrées devaient porter aujourd'hui ce chiffre à 22. Leur âge va de 1 jour à 9 ans. Le plus âgé des enfants est une fille trisomique. Il y a également un hydrocéphale, une prématurée et deux handicapés moteurs. Notre législation excluant toute forme d'adoption, le directeur de la pouponnière, Arezki Aïssa parle de kafala. La démarche en est bien simple. Il suffit d'introduire une demande auprès de la DAS. Aussitôt une enquête sociale est déclenchée. Après quoi, la commission chargée de cette enquête décide de la suite à donner à la demande. Pour cette dame habitant Roubaix par exemple, la démarche pour l'adoption d'un enfant (la législation en France le permet) a été plus longue. Sa demande d'adoption a transité par le consulat de son pays. En attendant d'être accueillis par quelque famille, les 22 petits pensionnaires sont comme des coqs en pâte. Les bébés sont bien pris en charge par les 18 berceuses qui se relaient à leur chevet. Les plus âgés d'entre eux jouent sur un tapis. Une des berceuses, qui a fini de donner le biberon à un petit, rejoint la chambre des grands. Ils ont entre 3 et 4 ans. Elle va leur raconter une histoire comme chaque soir.Une psychologue et un éducateur veillent au bien-être de ces petits.