La pouponnière d'Oran reçoit, en moyenne, près d'une centaine d'enfants, chaque année. L'abandon de nouveau-nés ou ceux que l'on surnomme «enfants nés hors union» prend des proportions inquiétantes à Oran. Selon un bilan établi pour le premier semestre 2008, au moins 28 nouveau-nés ont été retrouvés, jetés dans des coins et recoins de la ville d'Oran. Parmi eux, une vingtaine sont morts. Par ailleurs, le taux de mères célibataires qui se «sentent obligées» d'abandonner leurs enfants à leur naissance prend des proportions alarmantes. Laissant, ainsi, le placement de ces «enfants jetés», au niveau des centres spécialisés. La pouponnière d'Oran reçoit, en moyenne, près d'une centaine d'enfants, chaque année. L'institution en question est largement dépassée et n'arrive plus à contenir le nombre croissant d'enfants abandonnés. Aux fins de pallier ce fait, une autre pouponnière ouvrira ses portes incessamment. A la dernière visite qu'il a rendue à Oran, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, a annoncé qu'il faut pronostiquer, à l'avenir, le nombre d'enfants à accueillir qui ira en augmentant et que la future pouponnière d'Oran doit être spacieuse. Une déclaration explicite faite alors par Djamel Ould Abbès qui laisse supposer que l'abandon de nouveau-nés est phénoménal et que la tutelle doit prendre, à l'avance, ses dispositions. Sur un autre plan, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme. Ils sont unanimes à dire que des mesures, à la hauteur de ce fléau social, s'imposent d'urgence. Cela, à l'heure où l'abandon de nouveau-nés va crescendo. Ce qui s'explique par le seul fait que, selon les spécialistes: «Ces enfants sont doublement victimes de l'inconscience humaine.» Après qu'ils soient abandonnés, à la faveur des aléas rigoureux de la nature, ces enfants meurent dans la plupart des cas. Ce qui laisse conclure que la bêtise humaine est doublement et irréparablement commise pendant que les autorités, censées prendre sérieusement le dossier, tournent le dos «à ce drame». L'abandon d'enfant est un délit et la mort qui suit ce geste est un crime. Dans les deux cas, les personnes reconnues coupables sont sévèrement punies par la loi. Les maisons d'accueil d'enfants existent, sont aisément accessibles et la discrétion est assurée. Aussi, faute de pouvoir éradiquer ce phénomène, il faut définitivement briser ce tabou. A commencer par de vastes campagnes de sensibilisation pour pouvoir mettre en application les textes en vigueur. Car, selon les spécialistes, à la faveur de plusieurs données qui peuvent être réunies, le bilan peut atteindre des niveaux inquiétants.