Il n'y a pas de place pour les handicapés dans notre société ». C'est par ce constat amer que M. Kebbiche, le président de l'association Défi des inadaptés mentaux de Seddouk et Béni Maouche, a voulu aborder les problèmes que rencontre cette association qui s'assigne pour mission, la prise en charge, tant sociale que psychopédagogique et médicale de cette catégorie. « Je lance un appel aux parents comptant des enfants handicapés pour leur demander de ne pas les cacher à la maison. C'est la première étape pour vaincre la marginalisation », estime M. Kebbiche, qui se bat avec les autres membres de cette association et un staff pédagogique composé de trois psychologues cliniciens, un psychologue orthophoniste et un technicien supérieur de la santé, pour préserver la dignité de 97 enfants inadaptés mentaux. Avec des moyens dérisoires, l'association a réalisé en deux années d'existence seulement un bilan intéressant : scolarisation de 17 enfants au niveau du centre psychopédagogique de Timezrit, attribution de 7 chaises roulantes et une prothèse auditive, prise en charge gratuite chez des praticiens spécialistes, prise en charge administrative et sociale des handicapés et de leurs familles... « Parmi nos objectifs prioritaires figure en bonne place la création d'un centre spécialisé pour inadaptés mentaux ici à Seddouk, car nous avons 53 enfants inadaptés mentaux intégrables dans un centre. Pour cela, nous avons saisi toutes les autorités concernées et à présent, nous n'avons eu aucune réponse », se plaint M. Kebbiche. La création du centre se justifie d'autant plus que certains handicapés de l'association, qui coiffe 5 communes, viennent des localités les plus reculées de Béni Maouche, Amalou et Bouhamza. « Pour l'heure, les parents se débrouillent comme ils peuvent pour acheminer leurs enfants jusqu'au siège de l'association, qui se charge à son tour, avec le concours de l'APC de Seddouk, de leur transport à Timezrit », nous expliquera le président de l'association.