Le programme des 600 logements du fonds national de péréquation des oeuvres sociales (Fnpos), lancé à Sétif en 2000, fait non seulement grincer les dents des demandeurs d'un toit mais porte un grave préjudice à ces logements qui depuis, « tombent en ruine ». Les blocages et lenteurs bureaucratiques pénalisant les souscripteurs, qui ne savent plus à quel saint se vouer, sont à l'origine d'un gâchis qui coûte cher aux caisses de l'Etat. A cet effet, ce dernier est interpellé une fois encore afin de mettre un terme à cette situation grotesque, laquelle met en otage des centaines de familles, qui ne voient toujours pas le bout du tunnel. Pour rappel, plus de 6 000 demandeurs ont déposé leurs dossiers à partir de 2004, mais les procédures de présélection des futurs bénéficiaires, qui s'éternisent, sont à l'origine de cet inexplicable blocage Entre-temps, les appartements achevés, à Aïn Arnat (50 unités) et autant à Aïn Oulmène, Aïn Azel, et El Eulma, en plus des 400 logements du chef-lieu de la wilaya, subissent les affres des conditions climatiques et des actes de vandalisme sans que cela offusque les responsables concernés. Excédé, Khaled D., un des demandeurs dira : « Que ces logements soient squattés ou abîmés par les conditions climatiques, c'est le dernier des soucis des gestionnaires des dossiers qui ne font rien pour régler un problème qui s'éternise. Comme c'est un bien du beylik, qui ne concerne que les petits salariés, ceux qui en ont la charge, qui sont bien logés, font, au grand dam des malheureux souscripteurs, durer une plaisanterie de mauvais goût ». Ce dernier, qui bourlingue avec sa famille, depuis des années, d'une sous-location à une autre, réclame l'intervention des pouvoirs publics, car ces derniers « ne doivent pas continuellement jouer le rôle de simple observateur. Et d'ajouter : « Faisant de la question du logement son cheval de bataille, le wali, qui a donné un grand coup de fouet à l'immobilier à Sétif, est plus que jamais interpellé. Il est l'ultime recours pour des centaines de familles dans l'expectative depuis des années ».Voulant connaître le son de cloche de la direction régionale du Fnpos, dont le siège social est implanté à la cité Sonatrach, notre tentative de joindre le directeur n'a pas abouti. Appliquant à la lettre les consignes de la direction générale, seule dit-il, habilitée à éclairer les lanternes des échotiers, le chargé de communication n'a pas trouvé mieux que de brandir l'obligation de réserve. Sous le sceau de l'anonymat, un des agents de bureau de la structure précitée nous révèle que contrairement aux listes des logements devant « poireauter » encore, plus de 124 salariés viennent de bénéficier de prêts sans intérêts plafonnés à 500 000 DA, d'autres du même nombre ont, quant à eux, obtenu des aides d'une valeur de 250 000 DA. En attendant le retour du fil de la communication, 600 logements, alimentés, faut-il le rappeler, par des cotisations de travailleurs, tombent en décrépitude.