Plusieurs agriculteurs dont ceux relevant des EAC (Exploitations agricoles collectives) sont venus hier nombreux et surtout mécontents à la maison de la presse pour évoquer « des mesures contraignantes » qui les bloquent pour le moment, alors que la campagne labours/semailles a été déjà entamée. Les protestataires qui font part de « conditions draconiennes édictées pour l'enlèvement des semences dans le cadre du crédit RFIG » disent être dépités sinon désenchantés depuis qu'au niveau du guichet unique de la CCLS « l'on vient à exiger la mise à jour d'une assurance Casnos ». Une condition qu'ils jugent paradoxale et contraire aux discours développés par les responsables tant locaux que centraux à la veille du lancement de la campagne moissons/battages. Discours qui a valu, il est vrai, à Rachid Benaïssa, ministre, lors d'une rencontre régionale tenue dernièrement à Tiaret, mû dans sa quête de voir réussir la présente saison agricole, d'axer le sien sur une implication totale de tous les partenaires impliqués dans le processus agraire et a fortiori dans l'application du crédit RFIG. Le crédit RFIG Un crédit qui vient grandement freiner l'entrain qui avait caractérisé le rythme des livraisons. Même le directeur de la CCLS de Tiaret, M. Djeli Djelloul, « n'a pas caché son désappointement de voir seulement 13 000 des 30 000 quintaux de semences mises à la disposition des fellahs livrés car l'opération est venue brutalement contraindre les fellahs ». Notre interlocuteur, en commerçant qu'il est, dit « être soumis à des directives qu'il ne pourrait enfreindre ». Des directives malvenues qui interviennent après une série de rencontres locales dont une sous l'égide du wali. La chose aurait pu paraître normale si les conditions d'éligibilité au crédit RFIG n'étaient pas assorties d'apurement des dettes vis-à-vis de la Casnos et encore plus, d'une condition de transfert d'assurance pour les fellahs retraités. Autant dire qu'au train où vont les choses, le crédit RFIG tout autant que la saison agricole risquent fort d'être compromis. Ce n'était pas l'objectif souhaité par les uns et les autres à l'aune de cette pluviométrie positive qui a donné des lueurs d'espoir. Qui a intérêt alors à marcher à contresens des objectifs tracés ?