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« On ne materne pas le lectorat »
Jaoudet Gassouma. Romancier, artiste peintre
Publié dans El Watan le 18 - 11 - 2008

Cri de colère du jeune romancier, journaliste, peintre et critique d'art, Jaoudet Gassouma, contre la censure et contre « les chasses-gardées » des prix littéraires. Il dit tout ce qu'il pense dans ce bref entretien en marge d'une séance de vente-dédicace, au Salon international du livre d'Alger (Sila), de son dernier roman, Tseriel ou les yeux de feu, paru aux éditions Alpha.
Tseriel ou les yeux de feu est votre dernier roman. Une histoire magique peut-être...
Dans ce roman, j'évoque la mémoire. C'est l'histoire d'une femme amnésique qui prend son mari pour son frère et sa fille pour sa nièce. La petite fille se plaint à sa grand-mère du manque d'amour de sa mère. Sa grand-mère va lui répondre qu'elle a perdu la mémoire. La fille demande où elle peut trouver cette mémoire. La grand-mère va inventer une blague et dire à l'enfant que cela se trouve dans une rue chez un vieux, juste pour freiner sa curiosité. Finalement, la fillette va chercher avec ses copines dans la maison où habite le vieux pour trouver la mémoire de sa mère. Il y a une série d'énigmes. C'est un peu magique. C'est un roman fantastique qui interpelle les éléments du réel. Il y a quatre histoires greffées avec des interconnexions. La grand-mère Bnika (comme le foulard du hammam algérois, ndlr !) est liée avec Tseriel (ogresse en tamazight) qui des a des yeux bleus lumineux. Tout le monde pense qu'elle a des pouvoirs magiques, alors qu'il n'en est rien. Elle n'a que le pouvoir de sa beauté et de son innocence. Les personnages principaux sont liés à la grand-mère. Il y a des éléments d'étrange et d'insolite à l'intérieur.
La mémoire est-elle toujours une source d'inspiration ?
La mémoire reste à vie une source d'inspiration. La fille, qui à sept ans, est née le 31 octobre dans la douleur et la sueur et va rechercher la mémoire de sa mère. Le père est absent, mais il s'agit aussi de sa mémoire. On sent son ombre dans le roman.
A la radio (l'émission de Youssef Sayah sur la Chaîne III), vous avez parlé de la difficulté d'être Algérien...
Etre Algérien est un programme à temps complet ! Je parlais de la difficulté d'être Algérien en disant que tout acte normal est assimilé à une gageure, à un délit à tous les niveaux. Il y a la difficulté d'être jeune, d'être artiste, d'être homme, d'être femme, d'être écrivain, d'être journaliste. Des défis à relever chaque jour.
Cette difficulté provient d'où ?
Je laisse aux lecteurs le soin de deviner l'évidence de sa provenance. Je n'évite pas le caractère politique de mes propos. Je suis un citoyen qui a une opinion politique. Ce roman est un cri face à tous les aléas. C'est intolérable : les gens qui nous gouvernent devraient, sincèrement, réaliser que nous sommes devant une situation tendue. Les jeunes, les intellectuels, les femmes en ont assez. L'Etat devrait constater qu'il se passe quelque chose (...) Je partage l'avis de mes pairs et mes amis, comme Chawki Amari, Mustapha Benfodil, Ali Dilem, Adlène Meddi, Nacéra Belloula, tous de la même génération, qui disent qu'on donne aucune chance aux jeunes. On donne des prix littéraires qu'à des vieux. Je me pose beaucoup de questions. Par éthique, on n'est pas là pour dénigrer, mais je dis qu'il faut que la chance soit donnée à tout le monde.
Existe-t-il une guerre de générations dans le domaine littéraire ?
Oui. Cette guerre est encouragée par certains directeurs de maisons d'édition. J'ai l'impression qu'ils ont peur de la nouveauté. Ils veulent toujours avoir des valeurs sûres, Waciny Laredj, Maïssa Bey, Yasmina Khadra, Rachid Boudjedra, pour ne citer que ceux-là. C'est incroyable ce que disent les auteurs plus âgés de la jeune génération dans leurs critiques. Nous avons plein d'admiration et de reconnaissance pour eux et pour ce qu'ils font, malheureusement, et en échange, ils oublient notre existence. Je me permets de parler au nom de la nouvelle génération et je constate que dans les romans et nouvelles, il y a de l'esthétique, de la douleur, de l'émotion, un sens politique... Je pense que c'est tout ce qu'on demande à un écrivain aujourd'hui.
Comment réagissez-vous à la censure massive qui a marqué le Salon du livre ?
Cette censure est un acte inqualifiable et abjecte. C'est le créateur, écrivain qui le dit. J'assume ce que je dis, puisque le « j'assume » est à la mode ! La ministre de la Culture est hystérique en ce moment. Elle fait son travail dans l'hystérie. Quand on est ministre, on ne doit pas avoir ce genre d'attitude. Je ne suis pas misogyne. La ministre est une dame que j'admire et que je respecte. J'ai un lien vaguement amical avec elle. On ne materne pas le lectorat et on ne pense pas à sa place. C'est au lectorat de décider de ce qu'il veut lire. Le lecteur algérien est adulte et cultivé.


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