La première audience de la première journée de la 3ème session criminelle de la cour d'Adrar a été consacrée à une affaire de culture et de détention illégale de stupéfiants dans laquelle sont incriminés O.S. et R.A. âgés respectivement de 66 et 60 ans, tous deux exerçant au niveau de l'APC de Fénoughil, une localité de 11 801 habitants située à 30 km au sud d'Adrar. L'affaire remonte au 23 mars 2008 quand, vers les 4 heures du matin, les éléments de la brigade antistupéfiants ont procédé à une perquisition dans les habitations et les jardins de ces 2 prévenus. Cette opération avait abouti à la découverte de 30,1 g de cannabis prêts à la consommation, 2,1 g d'opium pur ainsi que 228 plants séchés de cannabis chez le premier et 350 plants de cannabis enfouis au milieu des cultures de fèves et de petits pois dans les parcelles du second inculpé. A la barre, O.S. a reconnu les faits retenus contre lui, seulement il persista à dire que cette quantité était destinée à sa consommation personnelle et non à la commercialisation. Pour ce qui de R.A., il maintiendra qu'il n'a rien à voir avec cette drogue retrouvée chez lui. Il affirma que c'est un complot monté de toutes pièces par une tierce personne qui lui voulait du mal. Cependant, ce dernier a déjà été condamné en 1970 à 2 ans de prison pour le même motif, c'est un accoutumé à la consommation de drogue depuis 1958 à ce jour. Toutefois l'avocat général dans son réquisitoire a mis l'accent sur les dangers de la culture de la drogue sur la société et notamment la jeunesse et qu'il fallait sévir. Il demanda une peine à perpétuité pour les 2 accusés. De leur côté, les 2 avocats de la défense ont voulu sensibiliser les juges et les jurés sur le fait que ce ne sont pas des barons de la drogue, mais de pauvres citoyens en fin de vie au vu de leur âge, et que la quantité retrouvée chez eux ne représente nullement un danger pour la société. Après délibération, le juge a retenu la peine de 5 ans de prison ferme pour les 2 accusés avec en sus la suspension pour une durée de 5 ans de leurs droits civiques.