La 6e conférence stratégique internationale sur les opportunités dans le secteur de l'énergie a pris fin hier soir à l'hôtel Hilton par la lecture des recommandations issues des différents panels. Les discussions sur les huit thèmes au programme portant sur le partenariat, le développement à l'international, la diversification des investissements, le développement des ressources humaines, le financement, la protection de l'environnement, la recherche et le développement et le nucléaire ont été très suivies par les participants. Mais ce qui a le plus retenu l'attention des présents et qui est lié à un sujet brûlant de l'heure est sans conteste le thème du financement des projets en liaison avec la crise financière internationale et la chute des prix du pétrole. La présence au panel sur « le projet financing » du professeur Abdelatif Benachenhou invité à exprimer son avis a donné un autre ton au débat. Selon Benachenhou, la crise financière et ses conséquences sur la baisse des prix du pétrole vont influer sur la croissance et l'épargne du pays avec le risque de compromettre la réalisation du programme d'investissement public. Selon Benachenhou, l'Algérie est touchée par cette crise financière qui s'est diffusée à travers tous les secteurs exportateurs des différentes économies. Le résultat est que l'Algérie « s'installe incontestablement actuellement dans un marché pétrolier dont la tendance est baissière pour les deux ou trois années à venir ». A ce sujet, il a suggéré le report de certains programmes d'équipement des principaux acteurs économiques publics, tels que Sonatrach et Sonelgaz. Concernant la croissance, l'ancien ministre a estimé que l'Algérie allait entrer du moins à court terme dans une croissance « molle ». Pour booster la croissance, il recommande plus d'efficacité dans les secteurs qui ont le plus grand impact social, à savoir l'agriculture et la construction, en suggérant sur ce point l'augmentation de la dépense publique dans ces deux secteurs pour protéger les plus démunis. Benachenhou préconise un équilibre entre le financement des projets d'investissement et la dépense d'équipement dans ces deux secteurs créateurs d'emplois et de richesses. Pour lui, la question sérieuse est de voir si l'argent public a vocation toujours de financer les opérateurs qui peuvent accéder à d'autres ressources. Il considère qu'il faut continuer à renforcer l'attractivité économique et financière de notre pays, parce que nous en aurons encore besoin dans l'avenir et parce que nous allons vers une période au moins à court terme de vaches maigres. Il a estimé que la présence de l'Etat reste dominante à travers les entreprises publiques et les institutions qui regroupent 85% des investissements et ceci va créer des problèmes. Ali Rezaiguia, conseiller du PDG de Sonatrach et ex-directeur des finances de Sonatrach, a bien résumé les débats à travers les recommandations du panel. Pour lui, la crise aura des répercussions sur l'économie nationale et l'argent devient plus rare et plus cher, récapitulant les questionnements des intervenants sur la nature du financement des projets. En fait la question qui se pose, bien qu'il soit un peu tard vu que l'accès au crédit deviendra plus difficile, est celle-ci : fallait- il financer les projets par les banques publiques ou bien d'une façon mixte, banques publiques-banques privées ? Toujours est-il que les financiers recommandent de trouver des mécanismes qui permettent d'assurer la pérennité du financement des projets.