Photo : Sahel Par Youcef Salami Près de cent milliards de dollars d'investissements sont prévus dans le secteur de l'énergie d'ici à 2013. C'est ce qu'a annoncé hier Ali Rezaïguia, conseiller auprès du président-directeur général de Sonatrach, en marge de la conférence stratégique internationale (CSI) tenue à la faveur de la semaine de l'énergie (Sea4) ouverte samedi dernier à l'hôtel Hilton, à l'est d'Alger. Ce volume d'investissements concerne en fait le dessalement de l'eau de mer, l'électricité, la pétrochimie, entre autres. Beaucoup de choses ont été dites au sujet du financement de projets, de manière générale. Ainsi, la formule Project Financing a fait l'objet de critiques de la part de certains intervenants, dont El Hachemi Siagh, consultant, ancien cadre au ministère des Finances, et patron de Strategica, un cabinet conseil. Celui-ci a estimé que tel qu'il se pratique aujourd'hui, en Algérie, le Project Financing n'obéit pas à toutes les règles en vigueur devant sous-tendre ce procédé de financement d'origine anglo-saxonne. C'est un mécanisme nouveau en Algérie. Il a été mis en application dans certains projets comme le dessalement de l'eau de mer. Au fond, le problème est lié au taux de change et au fait que l'Etat supporte une grande partie des risques qu'un projet pourrait engendrer. La question semblerait susciter débat. Aussi, une étude y sera consacrée par les autorités, selon les termes de Ali Rezaïguia. El Hachemi Siagh a par ailleurs noté que l'Algérie, absente des marchés financiers internationaux ces dernières années, pourrait y revenir maintenant qu'elle a payé par anticipation sa dette extérieure. Serait-ce facile ? Le patron de Strategica se montre confiant, soulignant que c'est possible, même si le pays n'a pas réellement de références pour se faire financer sur les marchés internationaux. Et sur la crise financière internationale actuelle ? El Hachemi Siagh, de même que l'ex-ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, présent à cette conférence, n'a pas rajouté grand-chose à ce que l'on savait déjà. Si elle s'étirait dans le temps, cette crise risquerait de «produite des effets négatifs» sur l'économie nationale, a-t-il dit en substance. Abdelatif Benachenhou a fait un long exposé sur la problématique de l'allocation des ressources, rappelant une réalité connue en économie de marché : à l'ouverture du marché, il y a cumul de la rente. Le conférencier a parlé en outre de la pauvreté en Algérie, avançant qu'elle se concentre dans les zones rurales, dans les contrées reculées. La conférence stratégique internationale dont il est question est l'un des temps forts de la semaine de l'énergie. Elle s'est articulée autour de huit axes fondamentaux que l'on peut résumer comme suit : la politique énergétique et les réalisations en matière de réformes dans le secteur de l'énergie ; le développement à l'international et les projets en partenariat ; la stratégie de diversification dans le domaine de l'énergie en Algérie et les opportunités d'investissement et de partenariat ; le développement des ressources humaines ; le financement de projets ; la protection de l'environnement et le développement durable ; la recherche et le développement, l'énergie nucléaire pour une utilisation pacifique. Une session entière a été consacrée à ce dernier axe. L'idée est de faire connaître la vision de l'Algérie concernant l'électronucléaire ainsi que les perspectives de cette industrie en Algérie, a souligné le ministre de l'Energie et des Mines, dans son discours d'ouverture de la semaine de l'énergie, une manifestation de dimension internationale qui réunit experts étrangers et nationaux venus parler énergie au sens large du terme. Cent cinquante communications orales et quatre-vingts par affiche ont été programmées pour cette quatrième édition de la semaine de l'énergie.