Le 19 octobre dernier, dans la ville de Sidi Bel Abbès, mourait, presque dans l'anonymat, Lakhal Kouider, un militant de la cause nationale et l'un des acteurs de la lutte armée. « C'est grâce à lui que Larbi Ben M'hidi et Boudiaf ont pu traverser la frontière marocaine, en août 1954, et rejoindre Nador, sains et saufs, pour lancer les premiers réseaux d'approvisionnement en armement », témoigne H. Boumediene, un féru d'histoire, notamment celle du mouvement nationaliste algérien. « L'écriture de l'Histoire exige de nous de faire la lumière sur l'itinéraire de tous ceux et celles qui ont participé à la libération du pays », insiste-t-il. Commissaire local des Scouts musulmans (SMA) de 1944 à 1946, nommé par Mohamed Fertas, Lakhal Kouider militera clandestinement après les événements de 1945 sous les ordres de Bensaïd Abderhamane et Ahmed Bouchaïr, membre du « groupe des 22 ». Il se présentera, signale H. Boumediene, dans la circonscription de Hassi El Ghella, à la tête de la liste du MTLD, aux élections communales de 1949. Selon notre interlocuteur, Lakhal sera permanent politique du MTLD à Blida puis responsable politique de la daïra de Tlemcen après l'arrestation de militants de l'O.S. (Organisation Secrète). Il sera emprisonné quelques mois seulement après le déclenchement de la lutte armée jusqu'à sa libération en 1962. Secrétaire général de la sous-préfecture de Sidi Bel Abbès aux premières années de l'indépendance, il est nommé chef de la daïra de Telagh puis d'Aïn Sefra avant de terminer sa carrière au sein l'administration à Sidi Bel Abbès, relève H. Boumediene.