Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan Group Holding (SBGH), à travers leur filiale commune la société El Djazairia El Omania Lil Asmida « AOA Spa » et un consortium de banques nationales algériennes ont signé jeudi au siège de Sonatrach la convention de la clôture financière relative au crédit d'un montant de 2,06 milliards de dollars US, pour le financement du projet de l'usine d'urée & ammoniac de Mers El Hadjadj, implantée dans la zone industrielle d'Arzew à Mers El Hadjadj. Le consortium de banques publiques, dirigé par le Crédit populaire d'Algérie (CPA) en tant que chef de file, agent, teneur de comptes et agent de sûreté, comprend la Banque extérieure d'Algérie (BEA), la Banque nationale d'Algérie (BNA), la Banque locale de développement (BDL) et la Cnep-Banque. La société El Djazairia El Omania Lil Asmida SPA détenue à hauteur de 49% par Sonatrach et à 51% par le groupe omanais Suhail Bahwan Group Holding LLC (SBGH) a été créée le 9 mars dernier. Elle est dotée d'un capital de 200 millions de dollars. Le contrat de construction (EPC), qui a été signé au mois d'avril 2008, a été remporté par le consortium composé des sociétés Mitsubishi Heavy Industries Ltd (MHI) et Daewoo Engineering Construction (DEC) Ltd devant l'italien Snamprogetti. Mutsubishi Heavy avait remporté le projet au mois de février pour un coût d'environ 2,4 milliards de dollars. Le délai de réalisation a été fixé à 42 mois à compter de l'entrée en vigueur du contrat de construction. Le complexe s'étendra sur une superficie de 90 ha et sera situé dans la zone industrielle d'Arzew. Il sera alimenté par du gaz naturel à hauteur de 2 milliards de mètres cubes par an, selon Sonatrach, le coût global du projet est de 2,7 milliards de dollars et le financement du consortium couvre 75% du coût global du projet. Le reste du financement proviendra des deux actionnaires. Selon le PDG de Sonatrach, le projet entre dans le cadre de « la mise en œuvre résolue de notre stratégie de développement aval en manifestant clairement la volonté de Sonatrach d'aller de l'avant dans la réalisation de son programme pétrochimique ». en ajoutant que « la technique de financement dite « Project Finance » que l'on peut considérer comme encore nouvelle dans le paysage bancaire algérien est devenue un mode de financement incontournable dans un grand nombre de projets de Sonatrach et du secteur de l'énergie et, notamment, quand il s'agit d'un financement de cette envergure et dans lequel notre groupe est actionnaire ». Le responsable de Sonatrach a indiqué aussi que ce complexe, doté d'une technologie de pointe, sera l'un des complexes d'urée & ammoniac les plus importants au monde avec une capacité de production de 4000 tonnes métriques par jour d'ammoniac et 7000 tonnes métriques par jour d'urée granulée destinées surtout à l'exportation. Il sera également doté de ses propres utilités avec sa centrale électrique et son unité de dessalement de l'eau de mer. Le Pdg de Lil Asmida, Saâd Suhail Bahwan, a indiqué à la presse que ce projet plaçait la société Suhail Bahwan sur le marché d'investissement algérien au moins pour les 25 prochaines années. Il a aussi précisé que son groupe examinait la possibilité de développer d'autres projets d'investissement en Algérie, notamment dans le domaine de la valorisation des ressources naturelles. Sonatrach est engagée en partenariat sur trois autres projets dans le domaine de la pétrochimie. Le projet avec les Omanais est l'un des 4 projets qui avaient été conclus sur la base des 49% - 51%. Les trois autres sont respectivement celui de l'ammoniac et de l'urée avec le groupe égyptien Orascom, de cracking d'éthane et de production d'oléfines avec le groupe pétrolier français Total et du complexe de méthanol avec le consortium international Almet qui comprend aussi une société privée algérienne. Depuis le mois de juillet dernier, les autorités ont décidé de négocier les autres projets qui n'ont pas encore été approuvés sur la base d'une majorité dans le capital pour l'entreprise nationale (51% - 49 %).