Le bioéthanol en Algérie a-t-il un avenir ? » C'est le thème de la conférence-débat animée hier au forum d'El Moudjahid par le président de la société émiratie, Brahim Zitouni, concepteur du projet de création, dans le sud algérien, d'une usine de production de bioéthanol à base de dattes. Tout en défendant l'idée et la faisabilité de son projet, M. Zitouni a eu à répondre aux critiques incriminant les biocarburants comme source d'appauvrissement des biomasses. Selon lui, « ce ne sont pas les biocarburants qui sont responsables de crime contre l'humanité, mais le choix fait par l'homme technologue des sociétés avancées de transformer une matière première nourricière en énergie liquide ». Car, explique-t-il, « l'énergie liquide extraite des biomasses, en elle-même, n'est pas à incriminer sinon nous jetterions le bébé avec l'eau du bain ». Le président d'Oasis souligne, à cet effet, que les biocarburants peuvent s'offrir un avenir exceptionnel dans le monde arabe « à condition qu'ils proviennent de cultures primaires (et non pas intensives) dans un environnement de terres arables semi-arides », d'autant que les terres présentant ces caractéristiques « sont immenses et constituent l'essentiel de nos territoires ». Il convient de rappeler que la société Oasis est spécialisée dans la gestion moderne des palmeraies et de ses produits associés. Elle envisage de se lancer dans la production du bioéthanol en Algérie, en réalisant une unité de transformation de dattes et de palmiers à Oumeche, dans la zone industrielle de Biskra. D'un montant de 20 millions d'euros, l'usine, qui sera dotée de 7 centres technologiques, permettra de développer la filière phœnicicole, tout en conciliant le secteur agricole avec le secteur des hydrocarbures.