Dans un premier temps, le Nakhoil sera produit à partir des dattes, ensuite des biomasses des dattiers palmiers en Algérie. Si le projet démarre dès le 1er trimestre en 2009, la production du bioéthanol à usage de carburant à partir des dattes et des biomasses de dattier palmier sera effective à la même période de l'année 2011. Toutes les conditions sont en principe, réunies pour que le “Nakhoil”, bioéthanol algérien, soit fabriqué dans notre pays. Il s'agit d'une contraction du mot arabe “nakheel” (palmiers) et oil, Nakhoil est un bioéthanol issu des palmeraies. La primeur pour la fabrication de ce produit est accordée à Oumèche, une localité de Biskra où la société émiratie Oasis Ltd va implanter son usine de transformation sur une superficie de 5 hectares. La biomasse, faut-il l'expliquer, est l'ensemble de la matière organique d'origine végétale ou animale. L'une des principales formes de l'énergie de biomasse est les biocarburants pour le transport, produits essentiellement à partir de céréales, de sucre, d'oléagineux et d'huiles usagées. Le bioéthanol est un biocarburant destiné aux moteurs à essence. Proposé comme carburant, le bioéthanol issu de matières premières agricoles renouvelables occupera à l'avenir une place essentielle et indispensable dans le bouquet énergétique offert aux consommateurs de par le monde. Dans un premier temps, le Nakhoil sera produit à partir des dattes, ensuite des biomasses des dattiers palmiers. L'Algérie produit annuellement quelque 550 000 tonnes de dattes. Il est enregistré un excès de production annuelle de 100 000 à 150 000 tonnes. M. Brahim Zitouni, représentant d'Oasis en Algérie, a tenu à préciser que ne seront utilisées que les dattes de moindre qualité, voire celles destinées à l'aliment de bétail. Pour lui, ce type de production va aider à l'expansion des palmeraies, la lutte contre la désertification, la sécurité alimentaire… Devant un marché mondial de l'éthanol en plein essor, la consommation d'éthanol carburant devrait plus que doubler entre 2005 et 2010, passant de 33,7 milliards de litres à 80 milliards dans les sept grands marchés à savoir le Brésil, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, la Chine, l'Inde et la Thaïlande en octobre 2006. Tiré à partir de betterave ou encore de canne à sucre, le bioéthanol est en mesure de concurrencer les autres produits. À commencer par le volume de production qui avoisine les 280 litres par tonnes de dattes contre 116 l/t pour la betterave et 75 l/t pour la canne à sucre. Ensuite, la teneur en sucre par hectare est plus importante dans les dattes estimées à 90 tonnes contre 60 tonnes pour la betterave et 22 tonnes pour la canne à sucre. Mélangé aux carburants, à raison de 5% pour le diesel et 15% pour les autres, Nakhoil réduit le monoxyde de carbone dans l'atmosphère d'environ 30%. L'Algérie va de ce fait entrer dans le concert des nations qui font de la protection de l'environnement une priorité. Ainsi, le bioéthanol ne constitue pas un concurrent pour les carburants, mais il se veut au contraire leur complément. Preuve en est : pour substituer la consommation annuelle de carburants en Algérie, évaluée à 10 millions de tonnes, avec du bioéthanol, il faut produire 40 millions de tonnes de dattes. Or, notre production ne dépasse pas 550 000 tonnes/an de dattes. C'est dire l'opportunité d'utiliser un tel produit à usage de carburant pour la circulation automobile. En outre, la production nécessite seulement près de 20% de la surface cultivée, le reste peut être exploité pour d'autres plantations à usage humain. Les noyaux des dattes peuvent également servir, avoue M. Zitouni au forum d'El Moudjahid, pour la production du café. L'objectif tracé par Oasis Algérie est d'arriver à produire 10% des bioéthanol de nos palmeraies. Le projet de M. Zitouni a pu convaincre le ministre de l'Energie et des Mines qui semble intéressé, lui qui ne cesse de parler de l'après-pétrole, c'est-à-dire des énergies nouvelles et renouvelables qui seront adaptées aux exigences et aux normes européennes liées à l'environnement. Pour cela, le département de M. Chakib Khelil devra concrétiser son projet de modernisation de ses raffineries. Les travaux de réhabilitation des installations de l'unité d'Arzew, pour ne citer que cet exemple, va coïncider normalement avec la sortie des premiers litres du bioéthanol de l'usine d'Oasis de Biskra. Il faut rappeler que la première voiture ayant roulé en bioéthanol a été produite en 1908. Badreddine KHRIS