L'Algérie abritera la première édition de la Foire maghrébine du 26 novembre au 1er décembre. Institué par l'Union maghrébine des foires (UMF) en janvier 2008 à Tripoli (Libye), ce nouveau forum d'échanges – organisé par la Société algérienne des foires et expositions (Safex) – se veut une nouvelle dynamique et un espace propice au renforcement des échanges économiques, de la coopération et du partenariat entre les pays de la région. Cette foire a pour objectif de renforcer les relations économiques et commerciales entre les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et d'identifier les opportunités d'affaires, d'investissement et de partenariat économique entre les opérateurs maghrébins. Cet événement économique, commercial et culturel ambitionne de réunir des sociétés, entreprises, organismes et institutions qui auront la responsabilité d'insuffler un nouvel élan au développement et à la promotion des échanges multisectoriels entre les pays maghrébins et de mieux les préparer aux multiples défis de la mondialisation. S'articulant sur plusieurs volets, cette première rencontre donnera l'occasion aux porteurs de projets, aux opérateurs économiques et aux hommes d'affaires de mieux faire connaître les opportunités d'échanges et de développement qui existent dans la région. Elle devrait par ailleurs constituer un tremplin pour les communautés d'affaires comme pour les décideurs économiques et politiques pour mesurer les opportunités et les potentialités que recèlent les pays du Maghreb. Le rêve caressé depuis la création, en 1989, de l'UMA est de bâtir une économie forte entre les pays qui la composent. Mais les différends politiques entre certains pays de cette entité ont pesé négativement sur la mise en place d'une véritable coopération économique entre les pays de la région. En dépit d'une volonté politique maintes fois affichée entre les autorités des Etats maghrébins, les échanges économiques entre ces pays ne cessent de subir une décrue. Face à la mondialisation, les pays du Maghreb ont tenté de timides rapprochements dans le cadre de l'UMA, mais les réalisations communes apparaissent bien modestes. A titre d'exemple, les échanges entre les pays de l'UMA n'ont enregistré, entre 1996 et 2000, que 332 millions de dollars en moyenne annuelle. Reste à savoir si avec de telles initiatives on réussira à établir les bases d'une véritable intégration économique maghrébine. Une sorte de puissance régionale capable de faire face et de relever les défis extérieurs. Cela lorsqu'on sait que le volume des échanges économiques et commerciaux intermaghrébins demeure insignifiant. Il ne dépasse guère les 2% des échanges extérieurs des cinq pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), évalués à quelque 137,1 milliards de dollars, dans un ensemble régional de près de 100 millions d'âmes, contre 66% avec l'Union européenne, 13% avec le reste des pays industrialisés et 19% avec d'autres pays. Des chiffres qui renseignent sur l'état critique des échanges maghrébins, alors que le marché est beaucoup plus important. C'est dire que les pays membres de l'UMA se doivent impérativement d'aller de l'avant et de donner un nouveau souffle à leur partenariat sur le plan économique.Côté Algérie, ce qui est certain, c'est que notre économie partirait d'ores et déjà « handicapée » dans ce processus, notamment en raison de sa dépendance de la rente pétrolière et de la faiblesse de ses exportations hors hydrocarbures. Ces exportations qui demeurent faibles et ne représentent que près de 3% du total des exportations algériennes, dont seulement 1% de produits agricoles. Pourtant, les producteurs dans les secteurs de l'industrie et de l'agriculture ne manquent pas. Mais ces entreprises manquent d'un réel encouragement à exporter leurs produits. Les exportateurs se heurtent souvent à de nombreuses entraves, à commencer par les obstacles bureaucratiques induits par la complexité des procédures douanières et des mécanismes d'aide à l'exportation. L'Algérie est donc appelée à diversifier ses exportations pour espérer améliorer ses échanges avec ses voisins maghrébins. Cela étant, il est prévu, lors de la prochaine Foire maghrébine d'Alger, des animations économiques, culturelles, scientifiques et autres, notamment l'organisation de conférences, débats thématiques, mises en relation d'affaires… Cette rencontre permettra-t-elle de mettre de côté les clivages qui empoisonnent les relations entre certains pays du Maghreb et de réfléchir à la construction d'une puissance économique régionale ?