Une première ! La Foire maghrébine est née. Elle se déroulera, pour sa première édition, entre le 26 novembre et le 1er décembre 2008 au palais des expositions d'Alger. L'émergence de cette idée d'une Foire maghrébine « est l'aboutissement de plus d'une année de négociations avec les pays membres de l'union du Maghreb arabe », a indiqué Mouloud Slimani, chargé de la coopération à la Safex (Société algérienne des foires et expositions), lors d'un point de presse tenu hier à Alger. A très court terme, l'objectif recherché à travers l'organisation de cette foire est celui lié à « la promotion du partenariat, des échanges commerciaux et des opportunités d'investissement dans les pays maghrébins ». La finalité étant de « rassembler les éléments constitutifs pour réussir, à long terme, l'intégration économique maghrébine », explique encore le conférencier. Selon lui, l'organisation de cette foire répond particulièrement à une demande émise de la part de la communauté d'affaires maghrébines. A entendre M. Slimani, le premier défi pour la communauté d'affaires maghrébine est de dépasser l'aspect politique et équilibrer la balance économique des cinq pays membres de l'UMA. Le volume des échanges intermaghrébins, faut-il le rappeler, demeure très insignifiant et ne dépasse pas les 3% des 105,7 milliards d'euros des échanges globaux des pays membres de l'UMA. L'orateur a évité de parler de l'aspect politique, à l'origine de l'échec de l'intégration économique de la région. Pour lui, la fermeture de la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc ne doit pas être un obstacle pour la promotion des échanges commerciaux. En d'autres termes, au-delà de toute « incompréhension » d'ordre politique, « les pays de l'UMA sont plus que jamais condamnés à réussir leur intégration économique », soutiendra le chargé de coopération à la Safex. M. Slimani estime que « l'intégration économique est un grand problème », mais elle demeure « possible car le commerce ne se fait pas uniquement au niveau des frontières terrestres », a-t-il insisté. La première édition de la Foire maghrébine sera amputée de la participation de la Mauritanie, conviée pourtant comme invité d'honneur. Interrogé sur cette absence, le conférencier s'est contenté de déclarer : « S'ils veulent venir, ils sont les bienvenus. Nous ignorons les raisons de cette absence. » Les quatre autres pays maghrébins, en l'occurrence l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye, seront représentés par 267 exposants. La participation nationale est composée de 189 exposants, dont 42 publics et 147 privés. Au-delà de cet événement, la construction d'un ensemble économique régional au Maghreb devient une nécessité, eu égard aux nouvelles donnes géoéconomiques.