Le parc des logements sociaux est face à une problématique d'actualité ; celle de sa gestion par copropriété. La gestion des espaces communs est proposée à des administrateurs d'immeubles qui seront puisés dans des assemblées générales des locataires à généraliser sur le territoire national. Lancée, l'opération a donné lieu à l'organisation de 12 AG dans la wilaya de Béjaïa. Des administrateurs d'immeubles ont été installés à Sidi Aïch, Adekar, Kherrata, Amizour et Béjaïa. « Nous sommes en avance par rapport à d'autres wilayas » s'est félicité, dans un point de presse, M. Samir Guidoum, le DG par intérim de l'office pour la promotion et la gestion immobilières (OPGI) de Béjaïa. Grosse tâche pour cet office : organiser la gestion par la copropriété des 22 000 unités sociales qui se trouvent sur le territoire de la wilaya. Y compris celles en voie de cession. Faute d'AG, la loi 666/83 en vigueur, régissant la gestion par copropriété, donne prérogatives aux présidents des APC de désigner eux-mêmes les administrateurs. A Défaut, l'OPGI se constitue administratrice d'immeubles par la force d'ordonnances sur pied de requête valides une année. 96 décisions juridiques de ce genre ont été établies pour le moment à travers la wilaya. L'OPGI qui se retirera progressivement de la gestion de ces immeubles devra passer le relai au-delà d'une année. Un objectif est à atteindre : mettre tout ce parc entre les mains des locataires. Une question se pose cependant : ces locataires sont-ils prêts pour cette charge ? Le choix ne leur est pas laissé, en tout cas. Dans certaines cités l'organisation s'est faite bien que le statut d'administrateur s'est confondu avec celui de syndic, notion propre à la législation française. « Ils doivent se prendre en charge » précise M. Guidoum. En attendant, la gestion du parc immobilier se fait pesante pour l'office. A travers le squat (17 unités sont toujours à récupérer à Tala Hamza et Semaoune), la sous-location mais surtout les importants arriérés de recouvrement. L'OPGI doit recouvrer plus de 244 millions de dinars de loyers impayés dont 64 millions auprès de l'administration. « Comment maintenir dans ce cas le parc en état d'habitabilité ? ». M. Guidoum alerte sur le risque d'un déséquilibre. S'il se dit « sans pitié » pour les cas des locaux, l'office propose pour les locataires des logements sociaux des mesures transitoires, dont des échéanciers de payement, qui n'excluent pas, toutefois, d'aboutir, faute de résultats, à la voie judiciaire. Un communiqué est placardé à travers la wilaya appelant les locataires à apurer leur situation avant la fin de l'année. « À l'expiration de cette période de grâce et à compter du 02/01/2009, une campagne de grande envergure sera menée sans relâche à l'encontre des usagers récalcitrants » est-il avertit dans l'écrit public qui prévient du recours à des poursuites judicaires, exécutions des saisies arrêts, expulsions « manu militari » et des annulations de contrats et baux de location. Trois décisions d'expulsions ont été prises par la justice. Elles concernent, celles-là, des cas de sous-location de logements sociaux locatifs que la réglementation interdit et auxquels l'OPGI fait la chasse. 121 cas ont été « débusqués » dans la wilaya. Des huissiers de justice sont dépêchés, sous ordonnance judiciaires, pour frapper aux portes des logements soupçonnés d'être sous-loués par les locataires qui ne sont pas forcément de bons clients de l'OPGI. Victimes de la crise de logements, les occupants de ces unités sous-louées se défendent comme ils peuvent. « Ils se présentent souvent comme étant des invités » note un cadre de l'OPGI.